À l’occasion de ses 150 ans, Audemars Piguet dévoile un garde-temps qui réinvente entièrement les codes du chronographe mécanique. La Royal Oak « Jumbo » RD#5 associe pour la première fois un chronographe flyback automatique à un tourbillon volant dans le boîtier emblématique de 39 mm. Limitée à 150 exemplaires, cette montre repousse les frontières de l’ergonomie horlogère grâce à son nouveau calibre 8100.
Un projet guidé par l’expérience utilisateur
Le département Recherche & Développement de la manufacture suisse a consacré cinq années à développer ce chronographe d’exception. Les équipes ont réalisé une étude ergonomique complète du mouvement, de l’habillage et du design afin d’identifier les attentes des connaisseurs. Lucas Raggi, directeur industriel d’Audemars Piguet, explique que l’objectif était de créer un garde-temps offrant le même confort tactile qu’un smartphone : « Pour obtenir cette sensation comparable aux poussoirs des smartphones, il a fallu complètement revoir la façon de concevoir les fonctions du chronographe. »
Les chronographes contemporains nécessitent généralement une force de 1,5 kilogramme sur une course de poussoir d’au moins 1 millimètre. Audemars Piguet a ramené ces valeurs à 300 grammes de force sur une course de 0,3 millimètre, reproduisant ainsi précisément la sensation des boutons de volume d’un iPhone.
Des poussoirs repensés pour plus de douceur
La première innovation majeure concerne les poussoirs situés de part et d’autre de la couronne. Cette prouesse technique marque un retour au confort tactile qui caractérisait les chronographes des années 1950 et 1960, avant que l’industrialisation et la nécessité d’assurer l’étanchéité n’imposent des mécanismes plus rigides. Lucas Raggi, directeur de l’ingénierie, précise que « la RD#5 est capable d’emmagasiner de l’énergie pendant le fonctionnement du chronographe et de la restituer lors de la remise à zéro, ce qui permet pour la première fois de doter le chronographe de poussoirs à faible course et faible force, pour une sensation plus douce et un confort inégalé ».
Le modèle intègre également une couronne avec sélecteur de fonction doté d’un indicateur visuel à deux positions pour le remontage et la mise à l’heure. Ce système discret remplace la couronne traditionnelle héritée des montres de poche, tout en préservant l’esthétique originale de la Royal Oak.
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Le Calibre 8100 bouleverse la mécanique traditionnelle
Depuis plus de 150 ans, le chronographe repose sur un mécanisme de base impliquant un marteau et un système en forme de cœur pour la remise à zéro. Avec le Calibre 8100, Audemars Piguet abandonne cette configuration pour adopter un mécanisme breveté de pignon et de crémaillère. Cette nouvelle cinématique emmagasine l’énergie dans la crémaillère, tendant le rouage et supprimant ainsi le ressort de friction présent dans les chronographes contemporains.
Le résultat est impressionnant : la consommation d’énergie reste similaire, mais elle est désormais stockée au lieu d’être dissipée. Giulio Papi utilise une métaphore parlante : « Imaginez le chronographe traditionnel comme une voiture qui avait l’habitude de rouler alors que le frein à main était enclenché. Grâce au Calibre 8100, le frein à main est supprimé et la voiture est maintenant attachée à un élastique lorsqu’elle sort du garage. »
L’énergie accumulée permet à l’aiguille du chronographe en titane de revenir à zéro selon un mouvement rétrograde en moins de 0,15 seconde. Cette remise à zéro quasi instantanée s’accompagne d’un saut de minute instantané, une fonction rare et très appréciée des collectionneurs.
Une double complication inédite
Pour la première fois dans l’histoire de la Royal Oak « Jumbo », lancée en 1972 par Gérald Genta, un mécanisme associe chronographe automatique et tourbillon volant. Cette double complication constituait un défi considérable, compte tenu des dimensions iconiques du modèle : 39 millimètres de diamètre et 8,1 millimètres d’épaisseur. Malgré ses 379 composants et 44 rubis, le Calibre 8100 ne mesure que 4 millimètres d’épaisseur.
Le tourbillon volant provient de la RD#3 présentée en 2022. Les ingénieurs ont repositionné certains composants et créé un nouvel échappement à grande amplitude qui entraîne la cage en titane de manière périphérique. Ce système permet d’améliorer la distribution d’énergie tout en renforçant la fiabilité et la précision de la montre.
Le mouvement dispose également d’une roue à colonne qui pilote avec précision les séquences d’embrayage et de frein. Un nouvel embrayage par roue à déplacement vertical combine les avantages de l’embrayage traditionnel et de l’embrayage à friction, supprimant les rotations parasites et limitant les sauts. Au dos de la montre, une masse oscillante périphérique en platine permet de réduire l’épaisseur et offre une vue dégagée sur la cinématique aux finitions raffinées.
Des matériaux innovants pour allier légèreté et résistance
La boîte et le bracelet intégré sont composés de titane et de verre métallique BMG (Bulk Metallic Glass), un matériau précieux. Découverts dans les années 1960, les BMG sont des alliages qui partagent plusieurs caractéristiques avec le verre, comme la robustesse. Composé à plus de 50 % de palladium, le BMG développé par Audemars Piguet se distingue par une grande résistance à l’usure et à la corrosion, ainsi qu’un aspect brillant.
La lunette, les poussoirs, la pastille du sélecteur de fonction et les plots sont conçus en BMG avec une finition poli miroir qui révèle leur éclat. La boîte et les maillons du bracelet en titane alternent une finition satinée et des chanfreins polis, créant ainsi un captivant jeu de lumière. Cette combinaison de matériaux garantit légèreté et robustesse, tout en préservant la finesse du modèle.
Une esthétique sobre et raffinée
Le cadran guilloché arbore un motif Petite Tapisserie « Bleu Nuit, Nuage 50 » sur lequel se détachent les index en forme de baignoire en or rose 18 carats rhodié ainsi que les aiguilles luminescentes en or gris 18 carats. Les compteurs symétriques, positionnés à 9 heures et à 3 heures, bénéficient d’une finition azurée qui optimise la lisibilité. Les aiguilles du chronographe sont fabriquées en titane pour permettre des mouvements rapides.
À 6 heures, le tourbillon volant aux tons rhodiés effectue ses rotations, attirant le regard sur le cœur battant de la montre. Pour célébrer les 150 ans de la manufacture, la signature Audemars Piguet, spécialement développée sur la base de documents d’archives, orne le cadran à 12 heures. Le fond de la montre porte les gravures « 1 of 150 pièces » ainsi que le logo « 150 ans », renforçant le caractère exceptionnel de cette montre.
Une « glass box » pour préserver la finesse
Afin de préserver la finesse emblématique de la « Jumbo » tout en intégrant cette double complication, les ingénieurs ont opté pour une glace saphir, dite « glass box », côté cadran et côté fond. Bien qu’elles soient parfaitement plates à l’extérieur, les glaces sont évidées à l’intérieur pour laisser davantage d’espace au passage des aiguilles, ainsi qu’au mouvement et à sa masse. Cette solution technique invisible permet de maintenir l’épaisseur totale à 8,1 millimètres.
Une lignée d’innovations horlogères
Initiée en 2015, la série RD apporte avec chaque nouveau modèle des solutions structurelles aux problématiques connues de l’horlogerie. La RD#1 s’est illustrée par ses performances acoustiques ; la RD#2, présentée en 2018, a réinventé le quantième perpétuel ultra-plat en le consolidant sur un seul plan. En 2022, la RD#3 a introduit le tourbillon volant automatique extra-plat, ouvrant la voie à la Code 11.59 by Audemars Piguet Ultra-Complication Universelle RD#4, la montre-bracelet la plus compliquée jamais produite par la manufacture.
Avec la RD#5, Audemars Piguet révolutionne l’ergonomie du chronographe, un domaine de recherche inexploré depuis des décennies. Ilaria Resta, directrice générale, déclare : « Audemars Piguet a toujours à cœur de se lancer de nouveaux défis pour aller de l’avant. Avec cette dernière innovation, la RD#5, nous avons souhaité offrir aux amateurs d’horlogerie une montre compliquée, mais agréable à porter et simple à manipuler. »
Des performances adaptées à la vie moderne
Le Calibre 8100 offre une réserve de marche de 72 heures. Cette autonomie généreuse permet de pratiquer des activités sportives sans risque de déréglage. La fréquence du balancier est de 3 Hz, soit 21 600 alternances par heure. Le mouvement mesure 31,4 millimètres de diamètre pour une épaisseur totale de 4 millimètres.
Giulio Papi conclut : « Entièrement repensée pour satisfaire les clients, la RD#5 réunit tous les attributs d’un chronographe raffiné : une exclusivité mondiale avec ses poussoirs à touches sensitives d’une douceur inédite, un compteur de minutes à saut instantané, une finesse remarquable et une ergonomie de lecture pensée dans les moindres détails. »
Un héritage chronométrique riche
Les premières montres-bracelets chronographes Audemars Piguet sont apparues dans les années 1930. Elles figurent parmi les plus rares au monde, avec seulement 307 exemplaires produits avant 1980. À cette époque, chaque montre créée par la manufacture était unique ; la notion de modèle n’a été introduite que dans les années 1950.
Le chronographe a ensuite disparu du catalogue Audemars Piguet pendant 20 ans, avant de faire son retour en 1980. Le premier mouvement chronographe automatique de la marque, le Calibre 2126/2840, a équipé la collection « Huitième » en 1986. Ce calibre a ensuite équipé la première Royal Oak Offshore, lancée en 1993 pour les 20 ans de la Royal Oak.
Limitée à 150 exemplaires, la Royal Oak « Jumbo » Tourbillon Volant Chronographe Automatique Extra-Plat RD#5 (référence : 26545XT.OO.1240XT.01) est disponible sur demande de prix.
