Une équipe de recherche égypto-allemande a récemment mis au jour une série captivante de peintures murales du zodiaque égyptien ancien, dissimulées sous des siècles de saleté dans le temple d’Esna en Haute-Égypte.
Ces magnifiques peintures sur plafond, restaurées et recolorées par une équipe de restauration habile dirigée par Ahmed Emam, révèlent un précieux aperçu des échanges culturels entre les Égyptiens et les Grecs pendant la période ptolémaïque. Cette découverte met en lumière l’importance des croyances astrologiques dans la société égyptienne ancienne et ajoute une autre couche d’intrigue au récit historique déjà riche de l’Égypte.
Le professeur Christian Leitz de l’Université de Tübingen, qui codirige le projet avec Hisham El-Leithy du ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités, souligne la rareté des représentations du zodiaque dans les temples égyptiens. Selon Leitz, « Le zodiaque lui-même fait partie de l’astronomie babylonienne et n’apparaît en Égypte qu’à l’époque ptolémaïque. » Cette découverte unique implique que le zodiaque et ses constellations ont probablement été introduits en Égypte par les Grecs, gagnant finalement en popularité dans la région.
Ces contenus peuvent également vous intéresser :
Le Musée de la Bonneterie (Troye) fête les 90 ans de LACOSTE
« Basquiat x Warhol, à quatre mains », la collision créative à la Fondation Louis Vuitton
Montblanc Masters of Art : Un hommage au génie de Vincent van Gogh
Le Dr Daniel von Recklinghausen, chercheur à Tübingen, explique en outre : « Le zodiaque était utilisé pour décorer les tombes privées et les sarcophages et avait une grande importance dans les textes astrologiques, tels que les horoscopes trouvés inscrits sur des tessons de poterie. » Cependant, il reste peu commun dans les décorations de temple, avec seulement deux autres représentations complètes du zodiaque connues, toutes deux trouvées à Dendera.
Le processus de restauration minutieux a également révélé des images colorées de serpents, de crocodiles et d’autres créatures fantastiques, ainsi que des inscriptions jusqu’alors inconnues. Ces détails complexes étaient cachés pendant près de 2000 ans sous des couches de saleté et de suie, qui ont finalement préservé leurs couleurs vives.
Situé à 60 kilomètres au sud de Louxor en Égypte, le temple d’Esna abrite le pronaos, un vestibule en grès bien préservé construit sous l’empereur romain Claude (41-54 ap. J.-C.). Mesurant 37 mètres de long, 20 mètres de large et 15 mètres de haut, cette structure est considérée comme un modèle exemplaire de l’architecture des temples égyptiens anciens. Sa situation centrale dans la ville a contribué à sa préservation, l’empêchant d’être démantelé pour servir de matériaux de construction, comme cela a été le cas pour d’autres structures anciennes lors de l’industrialisation de l’Égypte.
Le projet de restauration, en cours depuis cinq ans, est parrainé par l’American Research Center in Egypt, la Fondation Ancient Egypt et la Fondation Gerda Henkel. Cette incroyable découverte ne fait pas seulement la lumière sur les échanges culturels entre l’Égypte ancienne et la Grèce, mais souligne également l’importance de la poursuite des explorations archéologiques et des efforts de préservation pour découvrir et protéger la riche histoire de la civilisation humaine.
Cliquez sur ce lien pour lire cet article dans sa version anglais