Cette année, l’Audi A2 fête ses 25 ans et reste une référence unique dans l’histoire de l’automobile. Présentée au salon de Francfort en septembre 1999, cette compacte allemande a marqué les esprits par son audace technique et son design avant-gardiste.
Vingt-cinq ans après son lancement, elle continue de fasciner les passionnés et mérite que l’on revienne sur son parcours singulier.

Une révolution technique signée Ingolstadt
L’aventure commence au début des années 1990, lorsque le groupe Volkswagen et Audi se lancent un défi ambitieux : créer une voiture capable de ne consommer que trois litres aux 100 kilomètres. Les designers d’Ingolstadt ont collaboré étroitement avec les spécialistes de l’aluminium de Neckarsulm pour donner vie à ce projet audacieux. Le concept « Ringo » voit le jour en mai 1995, préfigurant la structure Audi Space Frame qui équipera la version définitive.
Luc Donckerwolke, designer belge, est chargé de l’extérieur, tandis que Stefan Sielaff supervise l’habitacle. Le résultat divise immédiatement les observateurs. Deux prototypes baptisés « Light Green » et « Light Blue » sont dévoilés aux salons de Francfort et de Tokyo en 1997, suscitant des réactions contrastées.
Le corps est entièrement en aluminium
La carrosserie de l’Audi A2 est une prouesse technique sans précédent pour une voiture compacte produite en série. Avec ses 153 kilos seulement, elle est 40 % plus légère qu’une structure traditionnelle en acier. Cette légèreté exceptionnelle transforme radicalement le comportement routier et la consommation du véhicule.
Les quatre portes et le hayon participent également à cette architecture révolutionnaire. L’usine de Neckarsulm inaugure, le 15 novembre 1999, des installations spécialement conçues pour assembler cette citadine pas comme les autres. La commercialisation a officiellement démarré le 30 juin 2000.
Mesurant 3,83 mètres de long, 1,67 mètre de large et 1,55 mètre de haut, l’A2 offre un habitacle étonnamment spacieux malgré ses dimensions compactes. Les ingénieurs ont privilégié l’efficacité de l’espace intérieur plutôt que l’imposance extérieure.

La version 1.2 TDI et son record de sobriété
L’Audi A2 1.2 TDI devient ainsi la première voiture quatre portes dont la consommation homologuée est inférieure à 3 litres aux 100 kilomètres. Commercialisée en mars 2001, elle est équipée d’un moteur trois cylindres turbo diesel entièrement en aluminium qui développe 61 chevaux. Une boîte de vitesses automatique à cinq rapports pilotée électro-hydrauliquement assure les changements de vitesse.
Les ingénieurs poussent la chasse au poids à l’extrême. Des jantes forgées spéciales en alliage d’aluminium, des sièges arrière allégés et de nombreux éléments en aluminium permettent d’économiser 135 kilos par rapport à la version de base. Le poids total à vide est ainsi ramené à 855 kilos.
L’aérodynamique fait l’objet d’une attention particulière. Les entrées d’air avant sont partiellement obturées et les pneumatiques, réduits à 145/80 R14, présentent des rainures spécifiques sur leurs flancs. Des carénages adaptés aux passages de roues, des couvre-roues et des protections sous le plancher optimisent l’écoulement de l’air. Le coefficient de traînée passe ainsi de 0,28 à 0,25, un chiffre exceptionnel.
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Une gamme de motorisations variée
Deux moteurs essence et trois diesel équipent l’A2 tout au long de sa carrière. Les versions essence disposent d’un moteur quatre cylindres en ligne de 1,4 litre développant 75 chevaux, associé à une boîte de vitesses manuelle à cinq rapports et à une transmission aux roues avant. La consommation mixte s’établit à 5,9 litres aux 100 kilomètres.
Les blocs diesel adoptent une architecture à trois cylindres avec injection directe à injecteurs-pompes. Au lancement, deux versions de 75 chevaux sont proposées : une essence et une diesel. Une variante diesel de 90 chevaux est ajoutée au catalogue en 2001.
L’arrivée du moteur 1.6 FSI de 110 chevaux en 2002 offre des performances inédites. Ce moteur propulse l’A2 à plus de 200 km/h en vitesse de pointe, transformant cette citadine économique en une petite sportive étonnamment véloce.

L’édition spéciale Colour.Storm
En mars 2003, Audi présente une série limitée baptisée « colour.storm » qui apporte une touche de fantaisie bienvenue. Quatre teintes vives sont proposées : jaune Imola, rouge Misano nacré, bleu Sprint nacré et orange Papaya. Des habitacles coordonnés et des détails noirs mats, comme le toit et les élargisseurs d’ailes, créent un contraste saisissant.
Cette édition est disponible avec quatre des cinq motorisations proposées, à l’exception du 1.2 TDI. De nombreuses options permettent de personnaliser davantage ces versions haute en couleur.
Un bilan commercial en demi-teinte
La production s’achève en juillet 2005, après l’assemblage de 176 377 exemplaires. Les ventes n’ont jamais atteint les objectifs fixés par Audi. Le prix élevé, conséquence directe de la construction en aluminium sophistiquée, a freiné l’enthousiasme des acheteurs potentiels.
La répartition par modèle révèle les préférences du public. L’A2 1.4 essence est le modèle le plus vendu avec 81 649 unités, suivi du 1.4 TDI 75 chevaux avec 69 676 exemplaires. Le 1,6 FSI trouve 11 081 acheteurs, tandis que le 1,4 TDI 90 chevaux se vend à 7 416 unités. La version 1.2 TDI de 3 litres, pourtant la plus innovante sur le plan technique, ne séduit que 6 555 clients.
Un héritage durable
Vingt-cinq ans plus tard, l’Audi A2 connaît une seconde jeunesse. Devenue une voiture de collection moderne recherchée, elle affiche une valeur stable sur le marché de l’occasion. Les propriétaires actuels apprécient sa fiabilité, son économie d’usage et son caractère unique.
Les passionnés ont créé une communauté fidèle autour de ce modèle atypique. On croise encore régulièrement des A2 sur les routes, notamment en Allemagne, où elles sont utilisées au quotidien. La robustesse de sa construction en aluminium lui assure une longévité remarquable.
L’A2 incarne une époque où Audi osait prendre des risques et proposer des solutions radicales. Sa vision avant-gardiste de l’efficacité énergétique, de la légèreté et de l’aérodynamique est toujours d’actualité. Bien que commercialement décevante, elle prouve qu’il est possible d’allier technologie de pointe et sobriété exemplaire.
Les ingénieurs ont prouvé qu’il était possible de construire une compacte familiale consommant moins de trois litres aux 100 kilomètres sans sacrifier l’habitabilité ni le confort. Cette réussite technique force le respect et explique pourquoi l’A2 fascine toujours autant les amateurs d’automobiles.
 



 
		 
		 
		 
		