Que porter lorsque les caprices météorologiques du printemps oscillent entre fraîcheur matinale et chaleur estivale en l’espace de quelques heures ? La réponse a été trouvée par Ryota Iwai avec sa collection printemps 2026 d’AURALEE, présentée dans la cour majestueuse des Archives nationales lors de la Fashion Week parisienne.

Le créateur japonais s’est inspiré du concept du « haru ichiban », ces premiers vents chauds qui annoncent l’arrivée du printemps au Japon. « J’ai songé à ce moment déséquilibré et charmant où l’on porte encore une doudoune alors qu’on rêve déjà de plage », explique Iwai. Cette philosophie se traduit par une garde-robe polyvalente où les silhouettes se construisent dans un esprit de superposition improvisée.
La force d’AURALEE réside dans sa capacité à créer des associations inattendues sans jamais tomber dans l’excès. Les mannequins défilent ainsi avec des contrastes saisissants : un manteau en cachemire fin porté avec un short en laine évoquant un maillot de bain, ou encore une veste de costume nouée à la taille laissant apparaître une chemise hawaïenne en soie.
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Cette approche décontractée trouve son apogée avec l’introduction de tongs, un accessoire qui divise autant qu’il fascine. Iwai les associe à presque toutes ses tenues, transformant ce symbole de décontraction en pièce aspirationnelle. L’effet obtenu évoque ces citadins parisiens qui naviguent entre le métro bondé et l’envie de s’évader sur une plage de sable fin.

L’innovation textile est l’ADN d’Auralee. Iwai développe ses propres étoffes en s’approvisionnant auprès des meilleurs fournisseurs mondiaux : alpaga du Pérou, laine d’Écosse ou de Nouvelle-Zélande, cachemire de Mongolie. Cette saison, il réinvente le cachemire tropical en créant des costumes aux coupes fluides qui épousent naturellement le corps.
Les chemises en coton poids plume procurent une sensation de transparence sur la peau, tandis que les manteaux confectionnés en moleskine de cachemire offrent une alternative raffinée aux blousons traditionnels. Chaque pièce témoigne d’une recherche constante d’équilibre entre sophistication et praticité.
La gamme coloriste privilégie les tons neutres rehaussés de touches vives, symboles du réveil de la nature. Le jaune moutarde se mêle au rouge coquelicot, tandis que le vert bouteille dialogue avec des nuances plus claires. Cette palette sobre mais pimentée de terre de Sienne ou de violet améthyste reflète l’atmosphère de sieste estivale recherchée par le créateur.

Bien qu’il soit originaire de Corée, Iwai maîtrise parfaitement les codes de la nonchalance parisienne. Ses créations respirent cette désinvolture propre au Marais, quartier où l’on imagine volontiers porter ses pardessus en gabardine ou ses cardigans David Byrne surdimensionnés.
Cette collection mixte propose également des interprétations contemporaines de tenues traditionnelles asiatiques, notamment des robes ao dai vietnamiennes revisitées, créant un dialogue culturel subtil entre Orient et Occident.
AURALEE incarne cette nouvelle génération de créateurs qui privilégient l’authenticité à l’ostentation. Les vêtements d’Iwai s’adressent à des hommes qui refusent d’être contraints entre élégance et confort, tradition et modernité. Chaque pièce raconte l’histoire d’un citadin moderne aspirant à davantage de spontanéité dans ses choix vestimentaires.