Kim Jones avait prévu de montrer sa collection Pré-Automne de Dior Men à Pékin cette année, mais crise sanitaire mondiale oblige, il a dû se résoudre à la montrer à travers un défilé exclusivement virtuel.
L’occasion pour le designer Anglais d’envoyer sa collection non pas à l’autre bout du monde, comme c’était prévu, mais dans… l’espace extra-atmosphérique. Son défilé virtuel, présenté dans une vidéo de douze minutes filmée en novembre dernier à la Cité du cinéma de Saint-Denis, montre des mannequins marchant sur un fond intergalactique, ou s’agit-il d’un big bang lumineux ?, conçu par le réalisateur français Thomas Vanz.
Faute de pouvoir défiler à Pékin, le défilé virtuel a été retransmis, en même temps que sa diffusion sur la toile le 08 décembre dernier, sur des écrans géants installés au Phoenix Center de Pékin devant des milliers d’invités locaux lors d’un événement qui réunit par ailleurs les ambassadeurs chinois de la maison.
Depuis son arrivée à la tête de la direction artistique de la maison Dior, Kim Jones a l’habitude d’inviter des artistes de premier ordre à infuser leurs touches dans ses créations ou de signer la scénographie de ses défilés. Après Kaws, Hajime Sorayama, Daniel Arsham ou encore Shawn Stussy, cette fois, c’est au tour de l’Américain Kenny Scharf de mettre son art au profit de la maison française. Habitué de la scène underground de New York des années 80 et ami d’Andy Warhol, de Jean-Michel Basquiat ou de Keith Haring, Kenny Scharf, influencé par le dessin animé et la culture populaire, est connu pour ses peintures loufoques à l’aérographe réalise des œuvres futuristes contemporaines en utilisant la technique du graffiti.
Pour cette collection, l’infatigable globe-trotteur continue de raconter la passion de Monsieur Dior, le fondateur de la maison, – et aussi la sienne – pour la culture et les traditions ancestrales de l’Extrême-Orient, en l’occurrence la Chine.
Ainsi, il a puisé dans les archives de Kenny Scharf pour y extraire des des personnages loufoques qui viennent égayer ses pièces. Pour lui, le street artiste de 62 ans a également imaginé des dessins d’animaux reproduisant le zodiaque chinois. Toutes ces créatures et formes psychédéliques aux couleurs vives se retrouvent alors brodées, tissées ou sérigraphiées sur des pièces classiques de la maison Dior coupées dans de matières nobles (alpaga, crocodile, vison…).
Tout témoigne d’un savoir-faire exceptionnel où les silhouettes oscillent entre un tailoring modernisé, agrémenté de nombreux détails fonctionnels, et d’autres plus décontractées.
La créatrice de bijoux de Dior Hommes, la Sud-coréenne Yoon Ahn, a mis en valeur ces pièces avec ses créations faites de jade et de lapis, tandis que la Maison Lemarié, experte en plumes et en fleurs, a été invitée à concevoir des fleurs de chrysanthème, emblèmes de l’élégance masculine, pour les boutonnières et le chapelier Stephen Jones de réaliser des bérets de style tambourin rehaussant l’allure des silhouettes.
© Images : DIOR