Des plateaux d’argent ornés de sandwichs au homard valsent dans les salons historiques de Givenchy, le champagne Ruinart s’entrechoquant dans des coupes de cristal au son des touches de piano qui tintent. L’air était empreint d’élégance parisienne, un contraste saisissant avec le Givenchy d’il y a quelques semaines, imprégné de streetwear. Le départ du directeur de la création, Matthew M. Williams, a donné lieu à un retour aux sources, à l’esprit aristocratique qui a toujours été le fondement de la Maison.
Exit les baskets imprimées en 3D et le denim usé dont Williams s’était fait le champion. À leur place, un kaléidoscope d’influences a fleuri : Des costumes à la Ozwald Boateng dans des teintes vibrantes, des babouchkas en soie imprimées de manière ludique avec un éventail de coiffures, et des motifs de lustres dansant sur des chemises en soie et des jeans embellis. Alors que les mannequins montaient gracieusement le grand escalier, le défilé s’est déroulé comme une scène d’une époque révolue, mais la grandeur semblait curieusement unilatérale.
Attribuée à une équipe de conception collaborative, la collection a oscillé entre les blouses de couture, l’élégance du smoking et le luxe décontracté, faisant écho à l’adoption plus large des vêtements masculins classiques au cours de la saison. Les notes de presse la décrivent comme “une étude du nouveau gentleman inspirée par le personnage d’Hubert de Givenchy”, une vision qui se manifeste par des vestes à queue superposées sur des débardeurs et des boutons de perles à l’arrière des cols roulés. Des ornements en crin de cheval rigidifient les manteaux et les pantalons, évoquant une aura de faune fantasque.
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Mais au milieu de ce sérieux, des notes ludiques apparaissent. Des babouchkas, comme des clins d’œil malicieux à la tradition, et un final présentant une parka argentée ornée d’un imprimé de chat d’archives, ses yeux jaunes scintillant de malice, offraient des moments de légèreté.
Cette collection “provisoire”, réalisée alors que la recherche d’un nouveau directeur de la création se poursuit, a bien rempli son rôle. Elle a entretenu la flamme de l’héritage estimé de Givenchy, témoignant de l’attrait durable de la Maison. Mais elle a également laissé la toile vierge, prête à accueillir le prochain chapitre de son histoire en constante évolution. Que contiendra ce chapitre ? Seul le temps et le visionnaire choisi le diront.
Mais une chose est sûre : Le retour aux sources de Givenchy a semé les graines de l’intrigue. Le grand escalier a été gravi, les flûtes de champagne ont été vidées, et maintenant, tous les regards se tournent vers l’avenir, attendant de voir quels coups de pinceau peindront le prochain chef-d’œuvre sur cette toile chargée d’histoire.
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© Givenchy