Mercredi, la banque d’investissement américaine Goldman Sachs a réaffirmé son objectif de 4 900 dollars l’once pour la fin de l’année 2026, considérant la récente correction de 6 % du métal jaune comme une consolidation saine plutôt qu’un renversement de tendance. La banque d’investissement américaine maintient sa position optimiste, l’or à 4 900 dollars restant son objectif malgré la chute brutale depuis les sommets historiques proches de 4 380 dollars, vers environ 4 100 dollars cette semaine.
« Nous pensons que les achats structurels et persistants vont se poursuivre, et nous voyons toujours un risque haussier pour notre prévision de 4 900 dollars pour la fin de l’année 2026 », ont écrit les analystes Lina Thomas et Daan Struyven. La banque attribue cette vente massive principalement au dénouement des positions spéculatives et aux effets de contagion depuis les marchés de l’argent, qui ont chuté de 11 % depuis vendredi dernier.
Les banques centrales soutiennent la demande structurelle
Goldman Sachs souligne que cette correction reflète davantage des prises de bénéfices à court terme qu’une faiblesse fondamentale du marché. La demande soutenue des banques centrales constitue un pilier essentiel de cette thèse haussière. Les achats des institutions monétaires ont probablement accéléré de manière saisonnière en septembre et octobre, suivant les tendances habituelles post-estivales observées par le secteur.
Les banques centrales mondiales ont acheté plus de 1 000 tonnes d’or par an en 2023 et 2024, établissant ainsi deux années consécutives record. La Banque populaire de Chine s’est montrée particulièrement agressive, marquant son onzième mois consécutif d’achats en septembre. Les réserves officielles chinoises atteignaient 2 264 tonnes à la mi-2025, reflétant une stratégie de diversification par rapport au dollar américain.
Les ETF occidentaux amplifient cette tendance
Les flux entrants vers les fonds négociés en bourse adossés à l’or témoignent d’un regain d’intérêt institutionnel majeur. Les ETF aurifères mondiaux ont enregistré 64 milliards de dollars d’afflux depuis le début de l’année, avec un record de 17,3 milliards de dollars pour le seul mois de septembre. Cette dynamique s’explique par les baisses de taux de la Réserve fédérale et par les thèmes de diversification qui touchent également les investisseurs fortunés.
« Les baisses de taux de la Fed et les thèmes de diversification ont stimulé les avoirs des ETF, et probablement les achats physiques des particuliers très fortunés », notent les analystes de Goldman Sachs. Cette clientèle haut de gamme cherche à protéger son patrimoine face aux incertitudes macroéconomiques persistantes de la période actuelle.
Suivez toute l’actualité d’Essential Homme sur Google Actualités, sur notre chaîne WhatsApp, ou recevoir directement dans votre boîte mail avec Feeder.
Cette correction technique était attendue
Le recul du métal précieux coïncide avec un regain d’optimisme quant aux relations commerciales sino-américaines. Le président Trump a confirmé son intention de rencontrer le président chinois Xi Jinping en Corée du Sud, la semaine prochaine. Les marchés avaient été secoués par l’expansion des restrictions chinoises sur les exportations de terres rares et par les menaces de Trump d’imposer des droits de douane de 100 %.
Les indicateurs techniques signalaient un marché suracheté depuis plusieurs semaines. L’indice de force relative sur 14 jours de l’or avait atteint son plus bas niveau depuis les années 1980 avant la correction actuelle. Le métal avait gagné environ 55 % depuis le début de l’année avant ce repli, enregistrant sa plus forte baisse quotidienne depuis 2013, selon les données historiques compilées par les analystes de marché.
Les taux directeurs restent un catalyseur majeur
Malgré cette volatilité, les analystes s’attendent à ce que les baisses de taux de la Réserve fédérale continuent de soutenir les prix de l’or. Les marchés intègrent une probabilité de 97 % d’une réduction de 25 points de base lors de la prochaine réunion du comité monétaire. Les taux réels négatifs favorisent traditionnellement le métal jaune en tant qu’actif de réserve alternatif.
Goldman Sachs prévoit que même de modestes réallocations de portefeuille par les investisseurs institutionnels « pourraient considérablement faire monter les prix sur le marché relativement restreint de l’or ». La taille limitée du marché de l’or amplifie mécaniquement l’impact de tout afflux significatif de capitaux institutionnels ou souverains cherchant à diversifier leurs positions.
La banque américaine maintient également son scénario optimiste pour 2027, estimant que les fondamentaux structurels sont toujours en place. Les tensions géopolitiques persistantes, la dédollarisation progressive des réserves mondiales et les politiques monétaires accommodantes sont autant de facteurs favorables pour le métal précieux.



