Jonathan Anderson quitte LOEWE après onze années à la direction artistique

Jonathan Anderson quitte LOEWE après y avoir imposé une vision audacieuse mêlant artisanat et culture contemporaine. Son héritage, incarné par des icônes telles que le sac Puzzle, laissera une marque indélébile. La suite s’écrira sans lui.

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© Photo : Manuel Braun (LOEWE)

L’industrie de la mode vient de vivre un nouveau tournant : Jonathan Anderson, directeur artistique de LOEWE depuis 2013, clôt un chapitre marquant pour la maison espagnole. Son départ, annoncé ce lundi 17 mars 2025, soulève autant de questions que d’hommages. En une décennie, ce créateur nord-irlandais a transformé une marque de maroquinerie discrète en un acteur incontournable du luxe contemporain.

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« J’ai eu la chance de travailler avec des personnes dotées d’imagination, de compétences et d’une ténacité hors norme », confie Anderson dans un communiqué officiel. Une modestie caractéristique pour celui dont les idées audacieuses ont redéfini l’ADN de LOEWE. Pascale Lepoivre, la PDG de la marque, salue « une créativité, une passion et un dévouement inégalés », rappelant que le sac Puzzle, qui fête ses dix ans, est devenu une icône.

Alors âgé de 29 ans, Jonathan Anderson a insufflé à LOEWE un mélange de tradition artisanale et d’avant-garde. Sous sa direction, les revenus ont été multipliés par sept, approchant les 2 milliards d’euros. Un succès porté par des pièces comme les chaussures aux talons-savon ou les collaborations décalées avec Studio Ghibli. « Le luxe doit s’inscrire dans le paysage culturel pour devenir pertinent », expliquait-il en 2023. Sa vision ? Des vêtements « réduits à l’essentiel » mais chargés de récits, entre surréalisme et commentaire social.

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L’engagement d’Anderson pour les métiers d’art dépasse le cadre des podiums. En 2016, il lance le Prix LOEWE de l’Artisanat, qui reçoit plus de 4 500 candidatures mondiales en 2025. « Ce qu’il a apporté à LOEWE va au-delà de la créativité », souligne Sidney Toledano, conseiller de Bernard Arnault. Cette philosophie est tangible dans les vitrines des boutiques, où des céramiques de Picasso côtoient des pièces en cuir épurées.

Si LOEWE reste silencieux sur son successeur, les rumeurs pointent vers Jack McCollough et Lazaro Hernandez, ex-directeurs de Proenza Schouler. Quant à Anderson, son arrivée chez DIOR Men semble actée. Certains évoquent déjà son travail sur la collection Printemps/Été 2026, qui annonce une saison parisienne électrique.

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Le défi sera de perpétuer l’équilibre entre héritage et innovation. Les campagnes avec Maggie Smith ou Daniel Craig, les silhouettes androgynes et les accessoires iconoclastes ont marqué les esprits. « Les codes qu’il a créés resteront comme son legs », assure Lepoivre. Reste à voir si la magie opérera sans son architecte.

Diplômé de la London College of Fashion en 2005, Jonathan Anderson s’est d’abord fait remarquer par des collections masculines provocatrices avant de lancer JW Anderson en 2008. Son approche « sans compromis » séduit LVMH, qui lui confie LOEWE en parallèle d’un rachat partiel de sa griffe. « Le rôle d’un directeur artistique est de rendre l’ADN pertinent pour son époque », résume-t-il. Mission accomplie.

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Jonathan Anderson quitte LOEWE sur un succès fulgurant, léguant une marque réinventée où l’artisanat dialogue avec la culture pop. Son probable départ vers DIOR promet de secouer le milieu, tandis que LOEWE entame une nouvelle ère. L’histoire continue, mais sans son magicien.

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