Depuis ses débuts remarquables à la Fashion Week de Paris il y a un an, Kenneth Ize a été témoin, malgré lui, de nombreux évènements notamment dans son pays, le Nigéria. Dans la foulée de la pandémie sanitaire mondiale, du mouvement Black Lives Matter et d’une flambée de violence contre les personnes transgenres, le designer nigérian a aussi vu son pays s’enfoncer dans une crise politique meurtrière: les manifestations EndSARS de Lagos – une série de manifestations pacifiques dirigées par des jeunes pour appeler à l’interdiction de la Special Anti-Robbery Squad, une unité de la police nigériane, et à mettre fin à l’oppression et à la brutalité policière au Nigéria – ont éclaté dans toute la ville, entraînant la mort d’au moins 12 manifestants non armés.
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Ces événements ont tellement bouleversé Kenneth Ize que sa collection Automne/Hiver 2021-2022 reflétait son humeur sombre.
Sa collection, intitulé “Le cercle de la naissance et de la mort”, reste fidèle à son esthétique, jouant avec ses proportions décontractées, son utilisation tactile de la fabrication et ses techniques de tissage traditionnelles, y compris le tissu tissé à la main aso oke, fabriqué par le peuple Yoruba en Afrique de l’Ouest. Cependant, les difficultés sanitaires, économiques et sociales que traverse actuellement le monde – y compris la crise politique en cours dans son pays – l’ont conduit à troquer sa palette de couleurs primaires pour des nuances plus sombres comme le bleu, le marron, le gris, le brun et même le noir.
Parallèlement à ses rayures signature, il a introduit cette saison un imprimé représentant un Ouroboros, un symbole circulaire représentant un serpent ou un dragon mangeant sa propre queue. Ce symbole évoque le cercle de la vie et de la mort et signifie un nouveau commencement.
Les tissus asoke qu’il utilise dans ses créations, généralement tissés à la main dans des contrastes flamboyants, reflètent cette fois un esprit plus calme tandis que la laine mérinos qu’il utilise pour la première fois dans sa collection – il a été l’un des six finalistes du prix Woolmark de cette année – donne à ses tenues une sensation de raffinement.
© Kenneth Ize