En juillet dernier, alors que la Paris Fashion Week masculine devait avoir lieu mais a été finalement abandonnée pour cause de COVID-19, la maison Lanvin avait présenté une mini collection pour hommes via un lookbook photographié au Palais Idéal du Facteur Cheval, à Hauterives dans le Drôme.
Trois mois plus tard, Bruno Sialelli, le Directeur de création de la plus vieille maison de couture parisienne, met le cap sur Shanghai pour un défilé mixte en bonne et due forme qui a eu lieu dans le magnifique jardin Yuyuan datant du XVIè siècle situé au centre de la Vieille Ville.
Embauché en 2019 pour relever la maison qui s’enfonçait dans des années de crise aussi bien en affaires qu’en création – Lanvin appartient désormais au conglomérat chinois Fosun International qui possède en outre le Cirque du Soleil – Bruno Sialelli qui a fait ses armes chez Loewe, Balenciaga, Alexander Wang et Acne Studios semble avoir réussi son pari, gagnant rapidement les faveurs de la critique, bien qu’en terme de vente, les espérances ne sont pas encore à la hauteur.
Cette saison, le designer a imaginé une garde-robe d’une grande élégance oscillant entre chic parisien et raffinement oriental, une volonté sans doute de resserrer ses liens avec l’Empire du Milieu et son marché gigantesque. “L’influence de la culture chinoise sur l’art et la mode des années 1920 est une source d’inspiration fondamentale pour ce défilé”, souligné la maison.
Son vestiaire repose sur des coupes pointues avec la proéminence des costumes trois pièces et ensembles plus lâches, des manteaux de coupe épurée, droits ou légèrement évasés, à simple et double boutonnage, associés à des pantalons plissés, cigarette ou amples, ou à des shorts.
Les imprimés et broderies inspirés des panneaux de laque Art déco du décorateur Jean Dunand, grand ami de Jeanne Lanvin, sont très présents et interviennent avec profusion sur des chemises, des polos, des cardigans et des shorts. Dans cette exubérance suspendue entre l’héritage et les codes de la maison, les éléments des traditions du Céleste Empire et la volonté de les inscrire dans la modernité, l’or est presque omniprésent, évoqué à la fois avec sobriété et l’excentricité précieuse, à côté d’autres éléments brillants (strass, broderies lumineuses, cristaux, détails dorés, etc.).
© Images : Lanvin