Le défilé LOEWE de Jonathan Anderson pour l’Automne 2024 s’est éloigné de ce que l’on attendait de lui. Oubliez les tailleurs déconstruits et les pantalons à taille haute. Cette saison, Anderson a lancé une balle courbe en injectant un puissant mélange de grunge, de chic geek et de sexualité subversive. Pensez à la rencontre du preppy et du skate park, avec une pincée de peintures racées de Richard Hawkins par-dessus le marché.
Les silhouettes allongées du printemps ont disparu. Au lieu de cela, Anderson a adopté une approche frankensteinienne du vêtement d’extérieur, associant des trenchs à des cardigans en tricot torsadé et fusionnant des pantalons et des vestes en des monstruosités hybrides. Ce n’était pas seulement une question de déconstruction des vêtements, mais aussi de déconstruction de l’idée même de masculinité, défiant les notions traditionnelles avec un clin d’œil et un sourire sardonique.
Et les accessoires ? Tout aussi audacieux. Les chaussettes de sport rayées s’accrochaient comme une seconde peau aux baskets de patineur et aux pantalons habillés à rayures, tandis que les ceintures pendaient de manière provocante, leurs boucles devenant inutiles. C’était un collage de contradictions, un mélange de haut et de bas qui brouillait allègrement les lignes entre la rue et le luxe.
Mais au milieu de cette anarchie sartoriale, Anderson n’a pas oublié l’ADN de LOEWE. De luxueux cardigans en shearling, des pantalons en cuir onctueux et des sacs exquis ornés des perles de Hawkins ont rappelé de manière opulente l’engagement de la marque envers la qualité et l’artisanat. Il ne s’agissait pas seulement d’une rébellion punk rock, mais d’un mélange soigneusement étudié de rébellion et de raffinement, qui témoigne de la capacité d’Anderson à repousser les limites sans sacrifier l’identité fondamentale de la marque.
Le show lui-même était un spectacle, une cathédrale de masculinité ornée des peintures suggestives de Hawkins et de montages vidéo projetés sur des portails en arc de cercle. Le premier rang était constitué d’un who’s-who de stars hollywoodiennes, de Jamie Dornan à Andrew Garfield, ajoutant une touche de star power à l’événement. Et Anderson, qui n’a jamais reculé devant la participation du public, a même demandé à certains acteurs de filmer des selfies et de dénuder leur torse devant les caméras.
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Plus qu’un simple défilé de mode, il s’agissait d’un commentaire culturel, d’une exploration ludique de la masculinité à l’ère des médias sociaux et de l’évolution des normes en matière de genre. Anderson, l’un des créateurs les plus audacieux de notre époque, n’a pas eu peur de prendre des risques, d’expérimenter des silhouettes et des juxtapositions inattendues. Des pantalons rave géants et décolletés aux chemises de campagne superposées à des cargos géants, la collection était un rejet audacieux des valeurs sûres de la mode.
Mais au milieu de cette audace, il y avait aussi un sens de l’amusement, une exubérance juvénile qui a fait de LOEWE Automne 2024 une expérience vraiment exaltante. Il ne s’agissait pas seulement de vêtements, mais aussi d’attitude, d’acceptation de l’individualité et de remise en question du statu quo. En ce sens, la dernière collection d’Anderson a été un succès retentissant. Elle était jeune, rebelle et indéniablement LOEWE.
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