La maison d’enfance du pape Léon XIV, premier pontife américain, sera vendue aux enchères le 18 juin

La maison d'enfance du Pape Léon XIV sera vendue aux enchères le 18 juin. Son prix de départ est de 250 000 dollars.

Par
Olivier Delavande
Fils d’un père français et d’une mère vietnamienne, Olivier Delavande a baigné dans une double culture qui a façonné sa curiosité et son ouverture d’esprit dès...
6 Minutes de lecture
© Photo : Paramount Realty USA

Qui aurait imaginé qu’une modeste bâtisse en briques rouges de Dolton, banlieue populaire de Chicago, deviendrait soudain l’objet de toutes les convoitises ? Depuis que Robert Francis Prevost a ceint la tiare pontificale sous le nom de Léon XIV, la maison d’enfance du Pape Léon XIV attire les regards du monde entier. Cette propriété de 120 mètres carrés, située dans une banlieue populaire au sud de Chicago, sera bientôt adjugée lors d’enchères organisées par Paramount Realty USA.

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La maison d’enfance du pape Léon XIV, premier pontife américain, sera vendue aux enchères le 18 juin
© Photo : Paramount Realty USA

L’histoire de cette vente aux enchères revêt des allures de conte moderne. En mai 2024, un investisseur immobilier avait acquis cette demeure pour la somme dérisoire de 66 000 dollars, avant d’entreprendre d’importants travaux de rénovation dans l’espoir de réaliser une plus-value raisonnable en la proposant initialement à 199 000 dollars. Mais l’élection surprise du cardinal américain au trône de Saint-Pierre a chamboulé tous ses plans.

La demeure familiale où a grandi le futur souverain pontife témoigne d’une époque révolue. Construite en 1949, elle abritait alors Louis Prevost, le père du pape, qui l’avait acquise avec son épouse pour élever leurs trois fils dans ce quartier destiné à la classe moyenne irlandaise et catholique. Cette communauté prospère a progressivement déserté les lieux dans les années 1990, transformant Dolton en zone défavorisée où règnent aujourd’hui pauvreté et insécurité.

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Les circonstances de cette vente aux enchères révèlent l’ampleur du phénomène médiatique déclenché par l’accession du premier pape américain. Dès l’annonce de son élection le 8 mai dernier, le propriétaire, Paweł Radzik, a retiré précipitamment son annonce immobilière classique. Face à l’afflux soudain d’offres, il a préféré confier la transaction à des spécialistes des ventes d’exception.

Paramount Realty USA, déjà célèbre pour avoir organisé la vente de la maison d’enfance de Donald Trump dans le Queens en 2017, a accepté de gérer cette nouvelle opération. L’entreprise a fixé le prix de réserve à 250 000 dollars et ouvert les enchères sous pli fermé jusqu’au 18 juin prochain.

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La maison d’enfance du pape Léon XIV, premier pontife américain, sera vendue aux enchères le 18 juin
© Photo : Paramount Realty USA

Cette stratégie commerciale transforme un simple bien immobilier en relique historique. Le descriptif publicitaire ne s’y trompe pas, vantant désormais « un morceau d’histoire papale » et « une opportunité unique avec une signification historique ». Steve Budzik, l’agent immobilier qui supervise l’opération, souligne que l’acquéreur n’achètera pas des mètres carrés, mais investira dans un patrimoine symbolique inestimable.

La configuration de cette maison reflète parfaitement l’origine modeste du nouveau pontife. Avec ses trois chambres, ses trois salles de bain et son petit jardin, cette construction n’a rien qui la distingue extérieurement des milliers d’autres pavillons érigés après la Seconde Guerre mondiale pour loger les familles ouvrières. Située au 212 E. Située au 141st Place, elle jouxte un vendeur de hot-dogs et une armurerie, illustration saisissante de cette Amérique populaire que connaît intimement Léon XIV.

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Toutefois, les transformations récentes ont effacé les traces du passage de la famille Prevost. La rénovation intégrale entreprise par l’actuel propriétaire a modernisé l’ensemble, supprimant du même coup toute trace authentique de l’enfance papale. Les amateurs d’objets historiques risquent donc d’être déçus par cette version aseptisée des lieux.

Le contexte géographique ajoute une dimension particulière à cette transaction immobilière. Dolton représente aujourd’hui l’antithèse du Vatican : la violence urbaine, les trafics en tous genres et les maisons abandonnées parsèment ce territoire délaissé. Les voisins décrivent un quartier marqué par « beaucoup de fusillades et de bagarres entre gamins », à l’opposé de l’image paisible véhiculée par les agences immobilières.

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Cette dichotomie entre les origines humbles du pape et sa fonction actuelle fascine manifestement les collectionneurs potentiels. L’engouement dépasse largement les frontières américaines, faisant de cette vente un événement planétaire. Certains évoquent déjà la possibilité de transformer la propriété en musée ou en lieu de pèlerinage laïc.

La municipalité de Dolton elle-même s’est positionnée sur ce dossier. Par l’intermédiaire de son avocat Burton Odelson, elle a fait connaître son intention d’acquérir la maison « soit par achat direct, soit par expropriation ». Cette intervention publique souligne l’enjeu touristique et symbolique que représente désormais ce bien.

L’issue de ces enchères révélera si la valeur ajoutée évoquée par les experts se concrétisera financièrement. Comparée aux 2,14 millions de dollars déboursés pour la maison Trump, cette vente constituera un test grandeur nature de la valeur marchande attachée aux souvenirs pontificaux dans l’Amérique contemporaine.

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