Avec une approche audacieuse, Adrian Appiolaza transforme l’homme en voyageur surréaliste et bouleverse les codes masculins traditionnels de la collection printemps 2026 de Moschino. Le directeur artistique colombien ose l’abandon des conventions pour proposer une vision éclatée de la garde-robe masculine, où le chaos créatif devient source d’inspiration.

Appiolaza puise dans l’obsession actuelle pour l’univers sportif et réinterprète les codes athlétiques avec malice. Les maillots de baseball se parent de finitions sartoriales inattendues, tandis que les chaussures d’inspiration football acquièrent une dimension luxueuse. Cette approche hybride transforme le survêtement classique en pièce sophistiquée grâce à des tissus de tailleur et des détails de doublure traditionnellement réservés aux costumes.
Le créateur joue notamment avec l’imagerie de la boxe, détournant les ceintures de champion pour sangler des vestes structurées et transformant les sacs de frappe en accessoires de mode. Cette appropriation de l’univers pugilistique confère à l’homme Moschino une aura de combattant élégant, prêt à affronter le quotidien avec style et humour.

La technique du trompe-l’œil devient l’arme secrète d’Appiolaza pour remettre en question l’obsession masculine de la sculpturalité corporelle. Les imprimés créent des illusions visuelles sur les t-shirts et les caleçons, jouant avec les perceptions et les désirs de transformation physique. Cette approche ludique démocratise l’accès à l’esthétique du corps parfait tout en la tournant en dérision.
Les vestes déconstruites révèlent des empiècements de mesh inspirés du basketball, créant des effets de transparence et de compression qui réinventent la silhouette masculine. Ces détails techniques, empruntés au sportswear, s’intègrent naturellement dans des pièces de ville, brouillant les frontières entre performance et élégance.
« Pour moi, Moschino est un endroit où l’on peut jouer avec de nombreuses idées. L’idée du chaos est toujours prise en compte quand il s’agit de rassembler ces personnages Moschino », explique Appiolaza. Cette philosophie libère l’homme des contraintes vestimentaires traditionnelles, l’invitant à explorer différentes facettes de sa personnalité.
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Les références festives, notamment les motifs évoquant les décorations de Noël, apportent une dimension célébrative à cette réinvention de la masculinité. Les manteaux et vestes se parent d’imprimés panettone dans un esprit camp assumé, prouvant que l’homme Moschino n’a pas peur de la fantaisie.
Appiolaza perpétue également l’iconographie emblématique de la maison, avec les motifs nuages, les visages souriants, les cœurs et les pois, tout en y apportant sa propre sensibilité. Cette continuité créative permet à l’homme Moschino de s’inscrire dans une tradition d’irrévérence tout en affirmant sa modernité.
Le designer revendique cette multiplicité comme héritage direct de Franco Moschino, le fondateur de la maison, disparu en 1994. « Mes emplois précédents consistaient toujours à me concentrer sur une idée et un message, ce qui est formidable, mais Franco était vraiment contre ça », confie-t-il. Cette approche permet à la marque d’exprimer sa complexité sans se limiter à une seule identité.