Pierre Mahéo nous transporte cette saison vers un Paris fantasmé, où la capitale française aurait planté ses racines au bord de l’océan. La collection printemps 2026 d’Officine Générale porte le nom évocateur de « Pariviera », néologisme qui résume à lui seul l’ambition du créateur parisien.

Installé rue Jules Chaplain depuis plusieurs années, Mahéo avoue souffrir du principal défaut de Paris : sa distance avec la côte. Cette frustration est la source d’inspiration de sa nouvelle collection masculine, présentée directement dans la rue qui abrite le siège de sa marque. Le créateur breton d’adoption rêve d’une garde-robe urbaine et balnéaire qui ignore la géographie.
L’approche de Mahéo privilégie la légèreté absolue. Il développe une popeline si fine que ses équipes la surnomment « tissu parachute ». Cette matière plume amplifie la sensation d’enveloppe intangible, caractéristique de l’été selon le designer. Un nouveau mélange coton-lin-Tencel apporte une touche plus habillée à la collection, créant des contrastes subtils.

Les modèles déambulent avec nonchalance, vêtus de vestes en popeline ultralégère et de pantalons à cordon souvent retroussés aux chevilles. Les détails nautiques parsèment discrètement les pièces, clin d’œil aux origines bretonnes du créateur. Cette désinvolture, particulièrement adaptée aux tenues estivales, se traduit par des sandales de plage, des ourlets roulés et des chemises aux manches relevées.
La gamme chromatique puise dans les tons naturels : crème, marine, noir et brun tabac. Cette palette apaisante évoque l’univers côtier sans tomber dans les clichés méditerranéens. Mahéo préfère l’esprit breton, plus discret que les fastes de la Riviera française.
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Pour les soirées plus fraîches, quand la brise marine se lève, le designer propose des vestes de travail en daim ou coton, ainsi que des ensembles courts en cuir ultra-léger. Ces pièces techniques allient esthétique décontractée et protection adaptée aux variations climatiques.
Fidèle à sa philosophie, Pierre Mahéo transforme la rue Jules Chaplain en podium improvisé. Cette artère parisienne, connue des amateurs de cinéma d’art et d’essai, devient le théâtre naturel de sa vision. La rue reste l’une de ses sources d’inspiration majeures. Il aime l’observer dans toute sa diversité et la vêtir avec chic et modernité.

Les mannequins évoluent librement sur le bitume, portant ces pièces conçues pour être portées au quotidien. Cette réalité reste chère au créateur, même si cette collection estivale évoque la mer au cœur de Paris. L’accessoirisation suit cette logique décontractée : foulards en coton noués sur le front à la manière de Keith Richards, ceintures tressées et colliers ornés de coquillages.
Depuis ses débuts, Officine Générale cultive une certaine idée du dressing essentiel. Mahéo refuse les tendances éphémères et préfère s’inspirer du quotidien parisien. Son carnet de notes à l’ancienne immortalise fidèlement les couleurs et textures de Saint-Germain-des-Prés, son quartier de prédilection.