Le rebond de l’or et de l’argent a pris les investisseurs par surprise jeudi 23 octobre 2025. Après la correction la plus brutale depuis plus d’une décennie, les deux métaux précieux ont retrouvé des couleurs grâce à des acheteurs opportunistes. Les contrats à terme sur l’or pour livraison en décembre ont augmenté de 1,81 % pour atteindre 4 138,84 dollars l’once sur le Comex, tandis que le prix de l’argent a franchi à nouveau la barre des 49 dollars.
Une correction sans précédent
La semaine avait pourtant mal commencé pour les métaux précieux. Le 21 octobre, l’or a enregistré sa plus forte baisse journalière depuis plus de douze ans, chutant de plus de 6 % depuis son sommet historique de 4 381 dollars l’once. L’argent a connu un sort encore plus difficile, avec un plongeon de près de 10 % depuis ses records au-dessus de 54 dollars l’once. Il s’agit de sa pire performance depuis février 2021.
Les analystes attribuent cette correction massive à plusieurs facteurs convergents. Les prises de bénéfices massives ont dominé après que les deux métaux sont entrés en zone de surachat technique. Le renforcement du dollar américain et l’apaisement temporaire des tensions géopolitiques, notamment autour des relations commerciales entre les États-Unis et la Chine, ont également pesé sur les cours.
Les acheteurs profitent des soldes
Le rebond observé jeudi témoigne d’un phénomène classique sur les marchés financiers. Les investisseurs ont massivement profité de ces prix dépréciés pour reconstituer leurs positions. Les analystes décrivent ce mouvement comme une phase de chasse aux bonnes affaires, les traders percevant un relâchement de l’aversion au risque qui avait précédemment paralysé les marchés.
Les données techniques confirment cette dynamique. L’or a maintenu un niveau de soutien crucial au-dessus de 4 100 dollars l’once, tandis que l’argent a franchi la barre des 49 dollars, indiquant une force sous-jacente malgré la violente correction. Les graphiques en chandeliers japonais montrent des formations de type doji sur les séances de mercredi, suggérant un point d’inflexion potentiel après la volatilité exceptionnelle observée en début de semaine.
Les institutions financières gardent confiance
Goldman Sachs maintient son objectif de 4 900 dollars l’once pour la fin de l’année 2026. La banque d’investissement qualifie ce repli de « correction saine » dans le cadre d’une tendance haussière plus large. L’établissement souligne que la demande structurelle des banques centrales et des investisseurs institutionnels continue de soutenir des prix élevés.
Jeudi, J.P. Morgan a même revu ses prévisions à la hausse, tablant sur un prix moyen de 5 055 dollars l’once pour le quatrième trimestre 2026. Natasha Kaneva, responsable de la stratégie mondiale des matières premières chez J.P. Morgan, explique ce phénomène avec pragmatisme. « C’est normal d’être paralysé par la peur, car le prix a évolué si rapidement… C’est une situation claire : il y a beaucoup d’acheteurs et pas de vendeurs », précise-t-elle.
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La Fed est au centre des attentions
Les marchés à terme intègrent désormais une probabilité de 97 % d’une baisse de 25 points de base lors de la réunion de la Réserve fédérale du 29 octobre. Cette anticipation joue un rôle déterminant dans l’optimisme ambiant concernant les métaux précieux. Des taux d’intérêt plus bas réduisent en effet le coût d’opportunité de détenir des actifs non productifs, comme l’or et l’argent.
Les investisseurs recherchent également une protection contre l’inflation et une diversification de leurs portefeuilles. Malgré la volatilité récente, l’or affiche une progression remarquable de 57 % depuis le début de l’année 2025. Cette performance exceptionnelle illustre l’attrait persistant des valeurs refuges dans un contexte économique incertain.
Perspectives techniques encourageantes
Les analystes techniques relèvent plusieurs signaux positifs. L’or continue de se négocier au-dessus de sa moyenne mobile exponentielle sur 100 jours, un indicateur haussier important. Les niveaux de résistance se situent désormais entre 4 140 et 4 185 dollars, tandis qu’une zone de support solide se trouve entre 4 000 et 4 100 dollars.
Les données de la CFTC révèlent une hausse de 8 % des positions longues nettes sur l’or du Comex en glissement hebdomadaire. Cette statistique indique que les fonds spéculatifs se positionnent en prévision d’un rebond avant la publication des données d’inflation américaines. Dans un environnement macroéconomique caractérisé par un endettement élevé et une croissance mondiale ralentie, les investisseurs institutionnels perçoivent chaque repli comme une opportunité d’achat.
HSBC projette même un prix de 5 000 dollars l’once pour le premier semestre 2026. Bank of America et Société Générale partagent cette vision optimiste avec des prévisions similaires. La demande des banques centrales, les flux entrants vers les ETF et les incertitudes tarifaires soutiennent ces prévisions ambitieuses.
