Pour sa collection printemps 2026 masculine, Rick Owens a présenté un spectacle aquatique saisissant : les mannequins ont traversé les bassins du Palais de Tokyo avant de s’immerger complètement dans l’eau. Cette présentation coïncide avec l’ouverture de sa rétrospective « Temple of Love » au Palais Galliera, révélant un créateur au sommet de son art qui n’hésite pas à s’interroger sur sa propre mortalité.

Le créateur américain a transformé le parvis du Palais de Tokyo en un théâtre aquatique. Les mannequins ont d’abord évolué sur une passerelle surélevée au-dessus du bassin central, avant de descendre par des échelles et de marcher dans l’eau jusqu’aux genoux. Chaque mannequin s’est ensuite laissé tomber en avant pour une immersion totale, créant un moment de pure théâtralité.
La bande sonore de Klaus Nomi accompagnait ce spectacle d’une basse profonde qui résonnait dans tout l’espace. Pour le final, les modèles ont été sécurisés par des mousquetons géants sur la structure métallique, encadrés par de puissants jets d’eau.

La collection Printemps 2026 de Rick Owens explore ce que le designer appelle « l’élégance voyou ». Les matières principales incluent le nylon, le denim, le taffetas de soie, le cuir et la peau exposée. Owens a découpé des shorts, raccourci et effiloché des vestes, ouvert des sections de blousons de motard pour révéler la peau en dessous.
Les manteaux de cuir à franges évoquent des ailes déchirées sur leurs porteurs. Les longs blousons aux cols Dracula, incrustés de broderies ternes de sequins aspect bouclé, ont créé des cascades humaines impressionnantes lorsque les modèles sont remontés des profondeurs du bassin.
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Le créateur a collaboré avec le groupe punk new-yorkais Suicide pour créer des vestes de cuir détruites et déconstruites. Il a également fait appel à Terry-Ann Frencken, son ancien mannequin de showroom devenu créateur de cachemire, pour reproduire des mailles emblématiques du début des années 2000.
Cette collection s’inscrit dans une réflexion plus large sur la mortalité et l’héritage. Owens confie que sa rétrospective « évoque des pensées de déclin et de finitude », un sentiment qu’il a voulu explorer dans ses créations. Le designer s’interroge sur son propre succès et sa place dans l’industrie de la mode.

« Je voulais du glamour, de l’élégance et du cuir », explique-t-il en coulisses. Cette recherche d’une certaine décadence hollywoodienne transparaît dans les silhouettes déstructurées et les ouvertures stratégiques qui suggèrent « un danger ou une action, peut-être en route vers l’héroïsme ».
Les sangles deviennent un moyen d’embellir les hommes, créant parfois des ouvertures sur la chair. Cette approche révèle la signature Owens : repousser les codes de la masculinité traditionnelle tout en conservant une sophistication indéniable.
La collection revisite également les cols Dracula de sa collection automne précédente, confirmant l’évolution cohérente de son vocabulaire esthétique. Des détails intriguants parsèment les pièces, comme un gilet noir décolleté en V orné de ce qui semble être la carte du ciel de naissance du créateur.