Saturne compte désormais 145 lunes, devenant la première planète à avoir le plus de satellites

Par Olivier Delavande 5 Minutes de lecture
© Photo : 8385

Alors que se joue une partie d’échecs céleste dans la région extérieure de notre système solaire, un géant gazeux s’impose. Saturne, le grand architecte des anneaux, revendique désormais un nouveau titre : la planète avec le plus de lunes. Avec la récente découverte de 62 nouveaux satellites irréguliers en orbite autour de lui, le décompte de Saturne s’élève à un impressionnant 145, surpassant le total combiné de toutes les autres planètes. Qui plus est, c’est la première fois qu’une planète est connue pour avoir plus d’une centaine de compagnons célestes.

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La grande chasse aux lunes

Le concours perpétuel pour le plus grand nombre de lunes a traditionnellement opposé les deux géants gazeux, Jupiter et Saturne. L’annonce de ces nouveaux satellites a permis à Saturne de creuser son avance de 50 lunes sur Jupiter, qui avait précédemment été le leader avec 95 lunes. Cette réalisation n’est pas seulement une addition aux records astronomiques, mais elle ouvre également la voie à des études approfondies du cosmos, révélant la nature dynamique de notre système solaire.

Dévoiler les lunes cachées de Saturne

Cette découverte mémorable est attribuée à une équipe internationale d’astronomes dirigée par Edward Ashton, chercheur postdoctoral à l’Institut d’astronomie et d’astrophysique de l’Academia Sinica à Taiwan. L’équipe, composée de scientifiques de l’Université de Colombie-Britannique, du Centre d’astrophysique Smithsonian de Harvard et de l’Observatoire de Besançon, a utilisé des techniques innovantes pour découvrir ces corps célestes cachés.

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Depuis deux décennies, l’espace autour de Saturne fait l’objet d’une surveillance méticuleuse, mais le succès récent est attribué à une technique novatrice connue sous le nom de « shift and stack » (déplacement et empilement). Précédemment utilisée pour explorer Neptune et Uranus, cette approche améliore la visibilité des lunes faibles en déplaçant une série d’images à la vitesse du mouvement d’une lune, puis en les empilant, intensifiant ainsi le signal.

L’utilisation des données du Télescope Canada-France-Hawaii (CFHT) entre 2019 et 2021 a permis à l’équipe de détecter des lunes aussi petites que 2,5 kilomètres de diamètre. Ashton décrit le processus de suivi de ces lunes comme un jeu complexe de points à relier, les chercheurs devant relier les apparitions de ces lunes dans les données à une orbite viable.

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La danse captivante des satellites irréguliers

Toutes les lunes nouvellement découvertes appartiennent à une catégorie connue sous le nom de satellites irréguliers, qui sont censés avoir été capturés par la planète il y a des âges. Ces satellites se distinguent par leurs orbites larges, elliptiques et inclinées, très différentes de leurs homologues réguliers.

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Les satellites irréguliers tendent à former des groupes ayant des inclinaisons orbitales similaires. Pour Saturne, il s’agit des groupes Gallic, Inuit et Nordique, nommés d’après les mythologies d’où leurs membres respectifs tirent leurs noms. Le groupe Nordique, caractérisé par des orbites rétrogrades, est le plus peuplé, avec 99 satellites connus.

Indices sur l’histoire collisionnelle de Saturne

Les astronomes pensent que ces groupes sont le résultat de collisions passées, les satellites actuels étant les restes des satellites initialement capturés par la planète. La distribution de ces orbites donne donc un aperçu de l’histoire collisionnelle de Saturne.

L’étude de ces objets par l’équipe suggère que la multitude de petites lunes sur des orbites rétrogrades résulte de la destruction relativement récente (en termes astronomiques) d’un satellite irrégulier de taille moyenne. Ces fragments forment maintenant la majorité du groupe Nordique.

La découverte des nouveaux compagnons de Saturne est plus qu’un triomphe dans la course aux lunes ; c’est une fenêtre sur le passé, nous aidant à comprendre la dynamique complexe de notre système solaire. Alors que nous continuons à explorer le cosmos, qui sait quels autres secrets les anneaux de Saturne pourraient encore receler ? Après tout, l’espace est la dernière frontière, et le voyage ne fait que commencer.

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