La vision de Rei Kawakubo pour Comme des Garçons Homme Plus Printemps 2025 était une lueur d’optimisme au milieu des ténèbres. La collection, intitulée “L’espoir de la lumière”, déborde de couleurs vives, d’ornements ludiques et d’une réinterprétation magistrale du tailoring, offrant une rupture rafraîchissante avec l’univers souvent sombré de la mode masculine.
Le tailleur caractéristique de Kawakubo est resté la base, mais cette fois-ci, il a été imprégné d’un esprit ludique. Des volants, à la fois géométriques et romantiques, descendent en cascade le long des vestes et des manteaux, les transformant en œuvres d’art sculpturales. Les premiers looks en noir, avec des couches de tulle blanc croustillant apparaissant en dessous, donnaient un ton à la fois formel et fantaisiste.
Des satins lustrés et des velours dans des tons de bijoux ont ajouté une touche de luxe, tandis qu’une surprenante mais délicieuse touche de rose Barbie est apparue tout au long du défilé. Il a commencé subtilement, sous forme de passepoils sur les shorts et de détails en forme de foulard sur les vestes, avant de culminer dans des redingotes rose fluorescent ornées de nœuds volumineux.
Kawakubo n’a pas hésité à repousser les limites. Les brocarts métalliques, les imperméables floraux brillants et les créations volumineuses en tulle donnaient une impression d’extravagance théâtrale. Le look final, un trench-coat en tulle noir abritant un brocart vibrant parsemé de disques métalliques verts et rouges, reflétait parfaitement l’esprit festif de la collection.
L’inspiration pour ce jeu de lumière et d’obscurité n’est pas seulement venue du désir d’optimisme de Kawakubo, mais aussi de la célébration parisienne de la fête de la musique qui se déroulait en même temps. Les rues de la ville ont vibré au rythme de la musique, reflétant le sentiment de libération joyeuse que Kawakubo a traduit dans ses créations.
La bande sonore du spectacle, la musique d’Erik Satie pour le ballet “Parade”, soulignait encore le lien entre la lumière et la transgression. Commandé à l’origine pour les Ballets russes de Diaghilev, “Parade” présentait des costumes non conventionnels conçus par Pablo Picasso et ridiculisés à l’époque. Ce contexte historique est en résonance avec la volonté de Kawakubo de défier les attentes avec ses créations avant-gardistes.
Des éléments de cet esprit transgressif étaient évidents tout au long de la collection. Les pantalons larges en dentelle, les vestes en laine noire “blessée par la créativité” révélant des éclats de satin rose et les cols à volants dignes d’un clown défiaient toutes les notions traditionnelles de la mode masculine. Pourtant, malgré leur nature non conventionnelle, ces pièces possédaient un certain charme et un sens irrésistible de l’intrépidité.
La collection a culminé avec une série de vêtements d’extérieur qui étaient soit rembourrés de façon spectaculaire, soit superposés à des vêtements contrastés. Le look final faisait écho à celui du début, mais avec une touche de légèreté, avec de la transparence et des sections de jacquard de soie métallique ou coloré remplaçant les volants originaux.
© Photos : COMME des GARÇONS Homme Plus