La collection MM6 Maison Margiela Printemps 2025 pour hommes a montré un retour convaincant aux principes fondamentaux de la marque, en mettant l’accent sur les vêtements individuels plutôt que sur des récits élaborés. La collection, qui rassemble des pièces d’archives réactualisées et des interprétations contemporaines, évite habilement de succomber à des tendances éphémères telles que le streetwear ou une image de marque excessive.
S’inspirant de la riche histoire de la marque, le collectif de designers MM6 s’est plongé dans les archives méticuleuses de Marina Faust, photographe de confiance de Martin Margiela pour les défilés. Cette exploration a donné lieu à un trésor d’inspiration, insufflant une nouvelle vie à des éléments emblématiques tels que l’effet DIY de peinture blanche séchée, qui orne désormais les pantalons et les bottes de cow-boy omniprésentes. Même le banal sac de supermarché reçoit le traitement Margiela, réimaginé en un haut à la pointe de la mode.
La collection relève habilement les défis inhérents à la conception de vêtements pour les saisons chaudes, comme l’a reconnu l’équipe de conception. En revisitant et en réinterprétant les succès passés, MM6 présente un éventail de pièces légères, mais percutantes. Le retour du T-shirt à message poignant sur le SIDA, associé à des jeans effilochés et ajustés, est remarquablement pertinent dans le paysage actuel.
Le penchant de Margiela pour la révélation des subtilités cachées de la construction des vêtements est également présenté sous un jour nouveau. Un haut éclaboussé de peinture fait subtilement allusion au processus de création, tandis qu’une couche protectrice de papier d’aluminium flasque, généralement jetée, devient un élément de design intégral sur une minirobe.
Les tailleurs surdimensionnés, les jeans décontractés, les shorts abrégés, les gilets et blousons zippés sans manches, souvent portés sur la peau nue, contribuent à l’esthétique directe mais méticuleusement élaborée de la collection. L’effet global est celui d’un cool sans effort, dépourvu de toute connotation nostalgique, une caractéristique qui résonnerait sans aucun doute avec l’énigmatique fondateur de la maison.