La Ulysse Nardin UR-FREAK : deux légendes indépendantes, une montre manifeste

Une montre manifeste née de la rencontre entre deux visions radicales de la haute horlogerie indépendante.

Par
Vincent Mechet
Pigiste spécialisé en horlogerie, Vincent Méchet décrypte l’univers des montres avec précision et passion. Entre savoir-faire traditionnel et innovations, il met en lumière aussi bien les...
11 Minutes de lecture

Pour la première fois de leur histoire, Ulysse Nardin et URWERK unissent leurs univers mécaniques au sein d’une création commune. Limitée à 100 exemplaires, l’UR-FREAK fusionne l’affichage satellite iconique d’URWERK avec l’architecture rotative révolutionnaire de la Freak. Bien plus qu’une collaboration, cette montre inaugure un calibre inédit co-développé, manifeste d’indépendance et de radicalité horlogère.

Loin des collaborations superficielles qui se contentent de modifications esthétiques, cette création inaugure un calibre de manufacture entièrement nouveau, co-développé par les deux maisons suisses.

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📌 Repères clés
Collaboration : Ulysse Nardin × URWERK
Édition : limitée à 100 pièces
Calibre : UN-241, entièrement nouveau
Affichage : satellite avec heures sautantes
Architecture : mouvement rotatif Freak
Matériaux clés : silicium, DIAMonSil®, titane sablé
Réserve de marche : 90 heures
Diamètre : 44 mm
Étanchéité : 30 m
Prix : 117 600 € TTC
La Ulysse Nardin UR-FREAK : deux légendes indépendantes, une montre manifeste
© Photo : Ulysse Nardin

Une collaboration horlogère sans précédent

La genèse de ce projet remonte aux années 1990, une période charnière pour l’horlogerie indépendante. URWERK est né en 1997, fondé par le maître horloger Felix Baumgartner et le designer Martin Frei, tandis qu’Ulysse Nardin présentait, en 2001, sa toute première Freak. « Dès nos débuts, nous avons refusé de nous cantonner aux sentiers battus des grandes complications traditionnelles », explique Felix Baumgartner. « Notre ambition est de secouer et de repousser les limites de la haute horlogerie pour créer des montres à l’identité forte. »

Cette époque marque une renaissance créative pour l’industrie horlogère suisse. Une nouvelle génération de créateurs fait son apparition, portée par des avancées industrielles innovantes : logiciels de conception assistée par ordinateur, techniques d’usinage de précision et nouveaux alliages offrant des performances supérieures aux métaux traditionnels. Pour rivaliser avec les grandes manufactures établies, ces créateurs ont dû réinventer les codes et repenser les normes.

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© Photo : Ulysse Nardin

Le calibre UN-241 : une architecture mécanique inédite

Le calibre UN-241 qui anime la UR-100 constitue une prouesse d’ingénierie remarquable. Plus de 150 composants entièrement nouveaux ont été développés pour créer l’affichage satellite des heures et le design particulier de la lunette. Le système fonctionne selon un principe fascinant : trois indicateurs satellites dévoilent l’heure, le satellite actif glissant le long de l’échelle des minutes gravée sur le côté droit du cadran.

Chaque indicateur porte un disque rotatif bombé qui affiche l’heure sautante. Une fois que l’heure en cours, entraînée par le carrousel rotatif, a parcouru toute l’échelle des 60 minutes, le disque change et la suivante entre en action, amorçant son propre trajet le long de la minuterie. Fidèle à l’esprit Freak, l’ensemble du système d’affichage satellite est directement relié à l’organe régulateur. Au centre se trouve un balancier-oscillateur en silicium doté d’un échappement intégré. Ce module tourne avec le système satellite et effectue une rotation complète toutes les trois heures.

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Basé sur le légendaire calibre UN-240 de la Freak One, récompensé au GPHG, ce nouveau mouvement met en lumière plus de vingt ans d’innovations et de perfectionnement technique. Son oscillateur en silicium bat à une fréquence de 3 Hz et offre une réserve de marche de 90 heures. Alors que la plupart des mouvements dissimulent leur oscillateur au dos, la Freak a toujours choisi de révéler son cœur battant sur la face du cadran. Grâce à la technologie avancée du silicium, il est 25 % plus grand que les versions standard.

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© Photo : Ulysse Nardin

Le silicium, ADN technique d’Ulysse Nardin

Depuis 2001, Ulysse Nardin est un spécialiste et un producteur de composants en silicium. La maison horlogère a été la pionnière de l’utilisation de ce métalloïde dans l’horlogerie, en l’introduisant pour la première fois avec la Freak originelle. Ce matériau constitue une alternative sérieuse aux métaux traditionnels pour plusieurs raisons techniques. Le silicium est insensible aux variations de température et aux champs magnétiques, deux facteurs susceptibles de perturber le fonctionnement des composants métalliques classiques.

Il présente également des propriétés de frottement extrêmement faibles, ce qui est un atout majeur pour les horlogers qui recherchent l’efficacité et la performance durable. Les pièces en silicium sont très durables et ne nécessitent pas de lubrification traditionnelle, ce qui réduit considérablement les besoins d’entretien. Lorsque Ulysse Nardin a commencé à explorer le silicium, sa fabrication était coûteuse et son usinage complexe selon les standards horlogers de l’époque. Cependant, la promesse de ses performances a convaincu la maison horlogère de massivement investir dans le développement du matériau et dans la création de nouvelles applications mécaniques.

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Parmi les innovations majeures d’Ulysse Nardin figure la mise au point du DIAMonSil®. Il s’agit d’un silicium recouvert d’une fine couche de diamant qui confère une résistance et une durabilité exceptionnelles tout en protégeant le matériau de sa fragilité naturelle. Le DIAMonSil® est utilisé pour l’échappement du calibre UN-241, qui est soumis à des contraintes mécaniques extrêmes. Forte de plus de vingt ans d’expertise dans ce domaine, la marque a largement contribué à l’essor d’une innovation aujourd’hui adoptée par les plus grandes manufactures horlogères suisses.

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© Photo : Ulysse Nardin

Grinder® : repenser l’efficacité du remontage automatique

Le système de remontage automatique de la UR-100, surnommé Grinder®, est un exemple parfait de cette efficacité. Ce terme illustre parfaitement son principe de fonctionnement. Alors que la plupart des systèmes automatiques reposent sur une masse oscillante qui nécessite une certaine amplitude de mouvement pour emmagasiner de l’énergie, le Grinder® se distingue par une efficacité de remontage démultipliée. Il transforme en effet le moindre mouvement du poignet en énergie cinétique. Bien plus qu’un mécanisme distinctif, le Grinder® est l’une des premières révolutions en matière d’efficacité des systèmes de remontage automatique depuis plusieurs décennies.

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© Photo : Ulysse Nardin

Un boîtier Freak réinterprété par URWERK

L’Ulysse Nardin UR-FREAK est basé sur le boîtier de la Freak ONE d’Ulysse Nardin, d’un diamètre de 44 mm, réimaginé ici dans un titane sablé gris anthracite profond, signature esthétique d’URWERK. À cette base s’ajoutent plusieurs éléments caractéristiques de la marque genevoise, notamment trois sections cannelées sur la lunette tournante et le fond de boîte en titane. Les teintes métalliques du titane sont rehaussées par le jaune électrique Pantone 395 C, couleur signature de la marque, qui souligne les indicateurs satellites, les repères de minuterie et le bracelet en caoutchouc.

Autre trait distinctif de la Freak : l’absence de couronne traditionnelle. La UR-FREAK s’inscrit dans cette lignée, offrant une silhouette fluide et épurée au poignet. À la place d’une couronne, les montres Freak utilisent une lunette et un fond tournants. Une petite languette appelée « locker » et placée à six heures permet de verrouiller la lunette lorsqu’elle n’est pas utilisée. Ici, elle arbore un marquage spécifique « UR-FREAK », propre à cette édition limitée. Une fois relevée, la lunette peut être librement tournée, ce qui entraîne le déplacement des indicateurs pour régler l’heure.

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© Photo : Ulysse Nardin

Design radical et indépendance créative

Martin Frei, directeur artistique et cofondateur d’URWERK, est le concepteur de la signature esthétique de tous les modèles. « Mon parcours artistique repose sur une créativité sans frontières », explique-t-il. « Je ne viens pas du sérail horloger, je suis donc libre de façonner un langage esthétique inédit. » Bien qu’URWERK soit une jeune entreprise fondée en 1997, elle fait figure de pionnière dans le paysage de l’horlogerie indépendante. Avec une production annuelle limitée à environ 150 pièces, la maison suisse fonctionne comme un véritable laboratoire où technologie de pointe et design radical se rencontrent.

Les deux marques partagent la conviction que l’inspiration doit venir de l’intérieur et non des tendances du marché. Elles partagent également la conviction que l’indépendance leur offre la liberté d’inscrire leur vision dans le temps, condition essentielle pour donner vie à des projets horlogers visionnaires. Les plus belles collaborations horlogères voient le jour lorsque deux entités fortes et indépendantes ont la liberté totale d’investir dans leur vision commune.

UR-FREAK : une pièce de collection ultra-limitée

Proposée à 108 100 francs suisses (TVA de 8,1 % incluse), 117 600 euros (TVA de 21 % incluse) ou 100 340 livres sterling (TVA de 20 % incluse), l’Ulysse Nardin UR-100 FREAK s’adresse aux collectionneurs les plus exigeants. Son édition strictement limitée à 100 pièces garantit son exclusivité. Malgré la complexité de sa construction en sandwich entre des éléments mobiles, la montre affiche une étanchéité de 30 mètres.

Le calibre UN-241 compte 263 composants et 25 rubis. Les ponts sont plaqués ruthénium et recouverts de Superluminova® jaune. La montre est livrée avec deux bracelets en caoutchouc intégrés : un jaune à texture « ballistic » et un noir, tous deux équipés d’une boucle déployante en titane sablé.

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