Apple a clairement indiqué qu’elle n’avait pas l’intention de construire son propre moteur de recherche, malgré les spéculations croissantes et la pression réglementaire. Le géant technologique a expliqué les raisons de sa décision, soulignant qu’il se concentrait sur d’autres priorités et que l’entrée sur le marché de la recherche était complexe.
En 2022, Google a versé à Apple une somme estimée à 20 milliards de dollars pour rester le moteur de recherche par défaut sur les appareils Apple. Cet accord lucratif a été une source de revenus pour les deux entreprises : Apple recevait environ 36 % des recettes publicitaires générées par les annonces de recherche dans Safari. Toutefois, le ministère de la Justice a examiné de près cet accord, suggérant qu’il pourrait violer les lois antitrust.
Eddy Cue, vice-président senior des services d’Apple, a répondu à ces préoccupations dans une déclaration récente déposée auprès d’un tribunal fédéral américain à Washington, D.C. Il a expliqué que le développement d’un moteur de recherche serait une entreprise immense qui ne correspondrait pas aux objectifs stratégiques d’Apple. « Le développement d’un moteur de recherche nécessiterait de détourner à la fois les investissements en capital et les employés, car la création d’un moteur de recherche coûterait des milliards de dollars et prendrait de nombreuses années », a-t-il déclaré.
M. Cue a souligné que le secteur de la recherche évolue rapidement en raison des progrès de l’intelligence artificielle. Entrer sur ce marché maintenant serait économiquement risqué pour Apple. « La recherche évolue rapidement en raison des développements récents et continus de l’intelligence artificielle », a déclaré M. Cue. Cette évolution rapide accroît l’incertitude et le coût potentiel de la création d’une plateforme de recherche compétitive à partir de zéro.
Un autre facteur important qui empêche Apple de créer son propre moteur de recherche est son engagement en faveur de la protection de la vie privée des utilisateurs. Construire un moteur de recherche viable nécessiterait de créer une plateforme pour vendre de la publicité ciblée, ce qui va à l’encontre des principes fondamentaux d’Apple. M. Cue a expliqué : « Un moteur de recherche viable nécessiterait la création d’une plateforme pour vendre de la publicité ciblée, ce qui n’est pas l’activité principale d’Apple. La création d’une activité de publicité ciblée devrait également être mise en balance avec les engagements de longue date d’Apple en matière de protection de la vie privée. »
En outre, Apple ne dispose pas du personnel spécialisé et de l’infrastructure nécessaires pour soutenir un moteur de recherche à grande échelle. « Apple ne dispose pas d’un nombre suffisant de professionnels spécialisés ni de l’infrastructure opérationnelle nécessaire pour créer et gérer avec succès une activité de publicité liée aux recherches », a déclaré M. Cue. Consacrer des ressources au développement de telles capacités reviendrait à détourner des ressources d’autres domaines sur lesquels Apple concentre ses efforts.
Apple souligne également que les utilisateurs ne sont pas limités à Google comme moteur de recherche par défaut. Des alternatives telles que Yahoo!, Microsoft Bing, DuckDuckGo et Ecosia sont facilement accessibles pour les utilisateurs qui préfèrent d’autres options. Cette souplesse conforte la position d’Apple selon laquelle son partenariat avec Google n’étouffe pas la concurrence et ne limite pas le choix des utilisateurs.
Le ministère de la Justice a proposé des mesures correctives qui pourraient empêcher Apple de recevoir des recettes publicitaires de Google ou interdire la conclusion de futurs accords entre les deux entreprises. M. Cue estime que de telles mesures empêcheraient Apple de servir efficacement ses clients. « Cela entraverait la capacité d’Apple à continuer à fournir des produits qui répondent le mieux aux besoins de ses utilisateurs », a-t-il affirmé.
Apple estime qu’elle devrait avoir l’autonomie de décider quelles collaborations servent le mieux ses utilisateurs. « Seule Apple peut dire quels types de collaborations futures peuvent le mieux servir ses utilisateurs », a souligné M. Cue. « Apple se concentre sans relâche sur la création de la meilleure expérience utilisateur possible et explore les partenariats et les accords potentiels avec d’autres entreprises pour y parvenir. »
Le procès antitrust en cours contre Google a intensifié l’examen des pratiques et des partenariats dans le secteur de la recherche. Alors que les régulateurs examinent les implications de l’accord Apple-Google, Apple maintient sa décision de ne pas créer son propre moteur de recherche. Selon la firme, sa stratégie actuelle lui permet de se concentrer sur les domaines où elle peut apporter le plus de valeur à ses utilisateurs sans compromettre ses valeurs fondamentales et ses engagements.