Apple s’apprête à dévoiler son dernier iPhone aujourd’hui, et les enjeux ne pourraient être plus importants. Avec une capitalisation boursière dépassant les 3 000 milliards de dollars, le géant de la technologie dépend fortement de ses ventes d’iPhone, qui représentent plus de la moitié de son chiffre d’affaires. Le prochain iPhone, qui devrait être doté d’une technologie d’IA de pointe, alias Apple Intelligence, pourrait bien changer la donne. Toutefois, le succès de ce nouveau modèle dépend de plusieurs facteurs, notamment des attentes du marché et de l’intégration des capacités d’IA.
Le secteur de l’iPhone est à lui seul un mastodonte, comparable à la 15e entreprise du S&P 500. Malgré les efforts de diversification avec des produits comme l’Apple Watch et les AirPods, l’iPhone reste la pierre angulaire du chiffre d’affaires d’Apple. Ces dernières années, les ventes d’iPhone ont chuté, les revenus ayant baissé de 2 % au cours du dernier exercice et d’autres baisses étant attendues cette année. Les investisseurs espèrent que les nouveaux iPhones dotés d’une intelligence artificielle permettront de relancer la croissance.
L’action d’Apple a bondi d’environ 25 % au cours des six derniers mois, surpassant ses pairs du secteur technologique. Cet optimisme est alimenté par l’anticipation de l’intégration de l’IA dans les nouveaux iPhones. Toutefois, il existe des risques. Historiquement, les actions d’Apple chutent souvent le jour de l’annonce des nouveaux iPhones, et cette fois, l’incertitude entourant l’impact de l’IA sur les ventes ajoute une nouvelle couche de complexité.
Le nouvel iPhone, probablement l’iPhone 16, devrait intégrer la technologie d’intelligence artificielle d’Apple, mais son déploiement ne sera pas immédiat. Apple Intelligence, l’offre d’intelligence artificielle de la société, ne sera pas lancée avant octobre, ce qui signifie que les nouveaux téléphones n’incluront pas le logiciel dans un premier temps. En outre, toutes les fonctionnalités d’IA ne seront pas disponibles immédiatement ; l’intégration de ChatGPT à Siri est prévue pour la fin de l’année. Ce lancement échelonné pourrait conduire à un cycle de vente en deux phases, les analystes prévoyant une croissance modeste à court terme et des gains plus importants l’année suivante.
Les attentes de Wall Street varient considérablement. Certains analystes, comme Erik Woodring de Morgan Stanley, pensent qu’Apple Intelligence pourrait débloquer une demande refoulée et accélérer le cycle de remplacement de l’iPhone. D’autres, comme David Vogt d’UBS, sont plus sceptiques, suggérant que les offres en matière d’intelligence artificielle ne sont peut-être pas assez convaincantes pour susciter une demande significative à court terme.
Le fait que les développements d’Apple en matière d’IA aient déjà été présentés lors de la Worldwide Developer Conference en juin complique encore les choses, car cela pourrait réduire l’effet de surprise. Historiquement, les cycles de vente importants de l’iPhone ont coïncidé avec des modifications majeures du matériel ou de la conception, telles que des écrans plus grands et les capacités 5G. Il reste à voir si l’IA peut avoir un impact similaire.
Malgré ces incertitudes, Apple possède un avantage sur ses concurrents : son modèle économique basé sur le matériel. Contrairement à d’autres géants de la technologie, Apple n’a pas eu à investir massivement dans des composants d’IA basés sur des centres de données, comme les puces de Nvidia. Cela pourrait lui donner un avantage financier lorsqu’il naviguera dans le monde de l’IA.