La chanteuse de R&B Cassie, de son vrai nom Casandra Ventura, a porté plainte contre Sean Combs, connu sous le nom de Puff Daddy. La plainte, déposée auprès du tribunal de district des États-Unis pour le district sud de New York, fait état d’une série d’abus troublants s’étalant sur plus d’une décennie, à partir de 2005, alors que Ventura n’avait que 19 ans.
Le document juridique de 35 pages détaille diverses allégations à l’encontre de Combs, décrivant une relation criblée de déséquilibres de pouvoir et d’exploitation. Mme Ventura accuse M. Combs d’agression sexuelle, de trafic sexuel et d’autres violations graves, notamment de coups et blessures et de harcèlement sexuel. Ces accusations brossent un tableau sombre du temps qu’elle a passé sous l’influence de Combs, tant sur le plan personnel que professionnel, puisqu’elle a été employée par ses entreprises de 2006 à 2019.
Le dossier juridique décrit de nombreux cas d’inconduite présumée, y compris un incident au cours duquel Cassy a été embrassée de force par Puff Daddy lors de la célébration de son 21e anniversaire. Le document indique qu’elle a quitté les lieux en détresse et s’est confiée à son amie la plus proche, mais qu’elle n’a pas osé partager l’incident avec le plus grand nombre. À une autre occasion, il est allégué qu’il lui a administré de l’ecstasy de manière trompeuse.
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La plainte fait également état d’une manipulation impliquant un événement monté de toutes pièces à Miami en 2007, destiné à séparer Mme Ventura de son petit ami de l’époque. Bien qu’elle ait reconnu la supercherie, elle s’est sentie obligée de se plier à ses exigences. Au cours de cette période, M. Combs lui aurait fourni de la drogue et se serait livré à des actes sexuels avec elle. Par la suite, il lui aurait fourni un logement à New York et à Los Angeles, ainsi qu’une voiture Jaguar, et aurait insisté pour recevoir son dossier médical par courrier électronique.
Pendant une dizaine d’années, Sean Combs aurait fréquemment agressé physiquement Ventura, lui infligeant des blessures visibles. À chaque fois, il aurait usé de ses ressources et de son influence pour dissimuler l’agression, l’isolant souvent dans des hôtels jusqu’à ce que ses blessures soient moins visibles.
La plainte l’accuse également de l’avoir obligée à se livrer à des activités sexuelles avec des travailleurs du sexe, à partir de l’âge de 20 ans. Il aurait manifesté un intérêt pour l’observation de ces rencontres, allant jusqu’à donner des directives précises sur les types de partenaires à rechercher en ligne. Ces événements, appelés “freak offs” ou “FOs”, auraient été demandés de plus en plus fréquemment.
Au cours de ces rencontres, il est accusé non seulement de diriger les activités, mais aussi de les enregistrer, de traiter les événements comme un projet personnel et d’organiser méticuleusement les lieux pour les filmer. L’action en justice affirme qu’elle a trouvé ces expériences profondément pénibles, lui causant souvent un malaise physique. Le document affirme qu’il a conservé de nombreux enregistrements de ces incidents.
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Dans une déclaration, Cassie a fait part de la gravité de sa décision de se manifester : “Après des années de silence et d’obscurité, je suis enfin prête à raconter mon histoire et à parler en mon nom et au nom des autres femmes qui sont confrontées à la violence et aux abus dans leurs relations”. Cette déclaration courageuse souligne le défi auquel sont confrontées de nombreuses victimes lorsqu’elles s’adressent à des personnalités influentes.
En réponse à ces accusations, l’avocat de M. Combs, Ben Brafman, a publié un démenti catégorique, affirmant que “M. Combs nie avec véhémence ces allégations offensantes et scandaleuses”. M. Brafman affirme également que Mme Ventura a demandé 30 millions de dollars à M. Combs, menaçant de publier un livre préjudiciable sur leur relation, une accusation qu’elle nie.
Douglas Wigdor, qui représente Ventura, a réfuté la défense de Combs en déclarant : “M. Combs a offert à Mme Ventura une somme à huit chiffres pour la faire taire et l’empêcher d’intenter ce procès. Elle a rejeté ses efforts et a décidé de donner une voix à toutes les femmes qui souffrent en silence”. Cette réponse souligne la gravité de la situation et la détermination de Mme Ventura à s’opposer à son agresseur présumé.
Cette action en justice intervient à un moment critique, alors que l’expiration de la loi new-yorkaise sur les survivants adultes se profile à l’horizon. Cette loi offre aux adultes ayant survécu à des abus sexuels une possibilité temporaire de recours en justice, quelle que soit la date à laquelle l’abus a eu lieu. Le dépôt d’une plainte au titre de la loi new-yorkaise sur les survivants adultes est un aspect essentiel de la stratégie juridique de Cassie.
