La collection Printemps 2025 de Yohji Yamamoto offre une évasion sartoriale en ces temps incertains. Les vêtements, confectionnés dans des soies et des rayonnes aériennes, étaient amples et légers comme une plume. L’accent mis sur le confort s’est étendu à la présentation du défilé, qui s’est déroulée dans un sous-sol étouffant, reflétant le lien thématique de la collection avec la crise climatique.
Inspiré par une nouvelle étude du bouddhisme et par un monde qu’il perçoit comme de plus en plus dangereux, Yamamoto a présenté une collection qui transcende le simple vêtement. Les silhouettes longues et superposées s’enchaînent sans effort, avec des T-shirts tombant en cascade sous le genou et des redingotes aux ourlets irréguliers et aux fermetures ajustables. Les pantalons amples et trois-quarts donnent une impression d’aisance, tandis que l’apparition de l’actrice Charlotte Rampling dans des pantalons surdimensionnés à bretelles ajoute une touche d’androgynie fantaisiste.
Le confort n’était pas le seul thème abordé. La collection est également empreinte de légèreté. De longs manteaux noirs arborent des déchirures ludiques et des éclats de fleurs colorées ou de motifs planétaires. Certains manteaux ressemblaient à des robes de juges portées de travers, tandis que d’autres portaient des messages encourageants – des paroles de chansons comme You are the sunshine of my life (Tu es le soleil de ma vie) et des extraits de textes bouddhistes. Même les pantalons blancs étaient ornés de gribouillages ludiques. Les pulls tricotés en vrac, souvent troués et imparfaits, ajoutent à l’ambiance décontractée de la collection.
L’absence de doublure dans ces vêtements a représenté un défi technique, nécessitant des coutures internes complexes pour maintenir leur forme. Ce savoir-faire méticuleux est l’une des caractéristiques du travail de Yamamoto et témoigne de sa volonté de repousser les limites tout en préservant l’intégrité de ses créations.
© Photos : Yohji Yamamoto