Les défilés parisiens de haute couture ne s’enflammeront officiellement que la semaine prochaine, mais Kim Jones, directeur artistique de DIOR Men, a déjà offert un spectacle époustouflant qui ne manquera pas de laisser une impression durable. Dépassant le cadre du prêt-à-porter, Kim Jones a dévoilé la toute première collection de haute couture masculine de la maison pour l’Automne 2024, un hommage époustouflant au légendaire danseur Rudolf Noureev.
Inspirée par le style flamboyant de Noureev en dehors des heures de travail et par sa collection de kaftans et de kimonos exquis, la collection s’est déroulée en deux actes distincts. Le premier acte, rythmé par les accents dramatiques de la “Danse des chevaliers” de Prokofiev, a mis en lumière la maîtrise de Jones en matière de confection moderne. Des costumes épurés, réimaginés dans son motif Oblique caractéristique, étaient juxtaposés à des pantalons drapés avec art et à des manteaux brodés de façon complexe. Des baskets mary-jane inspirées du ballet et des sacs à dos en satin matelassé ont ajouté une touche de fantaisie ludique à cet ensemble par ailleurs sophistiqué.
Mais c’est le deuxième acte, consacré aux 20 pièces de couture, qui a véritablement repoussé les limites de la mode masculine. Inspirés des trésors de Noureev vendus aux enchères et des archives de DIOR, ces vêtements étaient des odes à l’extravagance pure. Un kimono argenté, tissé avec des blocs de couleur semblables à des bijoux et dont la fabrication a duré trois mois, incarnait l’esprit opulent de la collection. Par ailleurs, un haut et un pantalon étincelants comme un ciel nocturne rendaient hommage à l’emblématique robe Debussy confectionnée pour Margot Fonteyn en 1950.
Même un tour de cou en diamants, porté avec une double veste en jean ceinturée, a trouvé sa place dans cette symphonie sartoriale. Et qui pourrait oublier la cape grise brodée d’une toile de Jouy argentée, clin d’œil subtil à l’héritage de DIOR ? On imagine que Noureev lui-même aurait virevolté des jours durant dans une telle splendeur.
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Avec des prix allant jusqu’à 200 000 euros, ces pièces de couture n’étaient destinées qu’aux clients VIP, présentés lors de rendez-vous privés à l’issue du défilé. “Ils aiment acheter des choses que personne d’autre n’a”, a remarqué Jones, faisant allusion à son désir de contribuer aux archives de DIOR avec ces créations uniques.
Bien que la théâtralité de la présentation, dirigée par Baillie Walsh sur une musique de Max Richter, n’ait pas impliqué de véritables danseurs sur la piste, le directeur du mouvement Les Child a veillé à ce que les mannequins naviguent dans la salle obscure avec une grâce sans effort qui reflétait celle de Noureev.
Dans un monde de plus en plus obsédé par le croisement entre la mode et le divertissement, la collection de Jones se distingue par l’attention inébranlable qu’elle porte aux vêtements eux-mêmes. Il a réussi à tisser un récit convaincant à travers ses créations, en s’inspirant de la vie et de l’héritage de Noureev sans recourir à des artifices ou à une théâtralité flagrante. Le résultat est une collection à la fois profondément personnelle et remarquablement avant-gardiste, qui repousse les limites de la couture masculine tout en restant fidèle à l’héritage de DIOR.
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© DIOR Men