La Chine a annoncé une enquête sur les voitures européennes et a imposé une taxe sur les importations de cognac, ce qui a provoqué une onde de choc dans l’industrie automobile. Ce rebondissement est une réponse directe à la récente décision de l’UE d’imposer des droits de douane sur les véhicules électriques chinois, marquant ainsi une escalade significative dans le différend commercial qui oppose les deux puissances économiques.
Le 8 octobre, le ministère chinois du Commerce a déclaré qu’il envisageait d’augmenter les droits de douane sur les voitures à essence importées dotées d’un moteur de grande cylindrée. Cette mesure, qui vise à protéger les droits des entreprises chinoises, pourrait avoir des conséquences considérables pour les constructeurs automobiles européens, en particulier les constructeurs allemands qui dominent le segment des voitures de luxe en Chine.
Les exportations allemandes de véhicules équipés de moteurs de 2,5 litres ou plus vers la Chine ont atteint 1,2 milliard de dollars l’année dernière, ce qui laisse entrevoir l’impact potentiel de ces droits de douane. Cette mesure a déjà eu des répercussions sur les actions des constructeurs automobiles européens : les actions de BMW ont chuté de 3 % et celles du groupe Mercedes-Benz de 2,6 %.
Parallèlement, la Chine a également pris pour cible l’industrie européenne des spiritueux. À compter du 11 octobre, les importateurs de cognac en provenance de l’Union européenne devront verser un dépôt pouvant atteindre 39 % de la valeur du cognac. Cette décision est particulièrement importante pour la France, qui représente 99 % des importations chinoises de cognac, avec des expéditions évaluées à 1,7 milliard de dollars l’année précédente.
Ces annonces interviennent à un moment crucial, quelques jours seulement après la décision de l’Union européenne d’imposer des droits de douane allant jusqu’à 45 % sur les importations de véhicules électriques chinois pour une période de cinq ans. La décision finale sur ces droits de douane est attendue pour le 31 octobre, les négociations entre les deux parties se poursuivant.
Les experts de l’industrie suggèrent que les actions de la Chine pourraient être une tentative de faire pression sur Bruxelles pour qu’elle trouve une alternative aux droits de douane sur les véhicules électriques. Le ministère chinois du commerce avait déjà laissé entendre qu’il était possible d’augmenter les droits de douane sur les importations de voitures en réponse aux mesures de l’UE, et cette confirmation officielle a fait des remous sur le marché mondial de l’automobile.
L’enquête sur le cognac, lancée par la Chine en janvier à la suite de l’enquête de l’UE sur les subventions chinoises aux véhicules électriques, a été particulièrement controversée. Le président français Emmanuel Macron a récemment critiqué l’enquête, la jugeant sans fondement et la décrivant comme de « pures représailles » aux droits de douane imposés par l’UE sur les véhicules électriques.
Alors que les tensions augmentent, l’industrie automobile mondiale se retrouve prise entre deux feux dans ce conflit commercial. L’augmentation potentielle des droits de douane de part et d’autre menace de perturber les chaînes d’approvisionnement et les dynamiques de marché établies, ce qui pourrait entraîner une hausse des prix pour les consommateurs et une réduction de l’accès au marché pour les fabricants.
La Commission européenne n’a pas encore réagi aux dernières mesures prises par la Chine, mais la situation reste fluide. Les nouveaux droits de douane de l’UE sur les véhicules électriques chinois vont de 7,8 % pour des entreprises comme Tesla à 35,3 % pour les constructeurs automobiles non coopératifs, ce qui laisse présager une longue bataille commerciale qui pourrait remodeler le secteur mondial de l’automobile.