Lorsque le défilé GIVENCHY Printemps/Été 2024 pour hommes a été dévoilé, on a eu l’impression de pénétrer dans le laboratoire créatif de Matthew M. Williams, le créateur américain qui tient les rênes de GIVENCHY depuis juin 2020. Issu de la scène streetwear de luxe, cerveau de la célèbre marque 1017 Alyx 9SM, Matthew M. Williams est arrivé chez GIVENCHY au milieu de beaucoup d’attente. Pourtant, il s’est abstenu de simplement surfer sur les vagues de la hype, sculptant plutôt GIVENCHY en une marque de connaisseurs, son influence emblématique lui insufflant une marque unique de luxe discret.
Il ne s’agissait pas d’un défilé de mode typique, chargé de glamour et de paillettes, mais plutôt d’un ensemble de vêtements de bon goût, méticuleusement conçus. À première vue, les créations de Williams peuvent sembler dépourvues d’artifices de mode, mais elles renferment une richesse de détails qui communique un sens raffiné et sublime du luxe.
La collection comportait notamment des coupe-vent blancs unis qui, étonnamment, dégageaient une atmosphère formelle et luxueuse. À sa demande, Williams a révélé un secret : ces coupe-vent étaient à double face, selon une technique laborieuse traditionnellement utilisée pour confectionner des vêtements d’extérieur en cachemire sur mesure. Williams a raconté qu’il s’agissait d’une expérience joyeuse, qui a donné naissance à des vêtements légers et semi-transparents qui “ s’écoulaient d’une manière vraiment agréable ”. Il a réfléchi à cette innovation en déclarant : “ Peut-être que beaucoup de gens ne le remarqueraient pas ou ne s’en soucieraient pas. C’est juste agréable pour moi ”, affichant sa passion sincère pour la mode, la construction et l’exploration de nouveaux horizons.
Dans le cadre majestueux de la cour de l’Hôtel National des Invalides, le défilé s’est déroulé avec une grâce royale. Williams a fait preuve d’une fluidité sans faille à travers divers archétypes de la mode : du tailoring décontracté, rappelant les uniformes d’école, aux vêtements formels de qualité couture, teintés de notes militaires. Cet éventail de créations illustre son approche méthodique, qui rejette les thèmes ou récits saisonniers au profit des archétypes de la mode.
Une fluidité agréable a été observée dans ses pantalons à jambes larges drapés sur de lourdes chaussures de ville ou sur ses dernières baskets lowrider. Les smokings minimalistes aux épaules marquées et les combinaisons sans manches de la soirée faisaient écho à une discipline rigoureuse. Le logo était discret, presque chuchoté par une broderie discrète sur un blouson contracté. Le penchant du créateur pour la quincaillerie s’est manifesté sous la forme de clous argentés plats disséminés sur une parka et un pantalon techniques, et d’œillets surdimensionnés ornant des tee-shirts blancs, assurant à la fois la ventilation et un impact visuel inattendu.
Dans l’univers de GIVENCHY de Williams, le luxe n’est pas ostentatoire, mais un murmure dans la foule. C’est un clin d’œil à ceux qui sont dans le coup – un langage discret parlé par ceux qui reconnaissent la qualité plutôt que le bruit. Ce défilé témoigne de l’engagement de Williams à produire des modèles complexes et de haute qualité qui plaisent à ceux qui ont un œil averti sur le luxe. Un luxe qui ne se voit pas seulement, mais qui se comprend et se ressent. Comme l’a dit Williams, “ si vous savez, vous savez ”, et ceux qui savent attendront certainement son prochain coup.
© Photos : GIVENCHY
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