HED MAYNER bouleverse ses codes pour cette collection printemps 2026. Le créateur abandonne ses silhouettes architecturales emblématiques pour explorer une esthétique radicalement différente, privilégiant la légèreté et la proximité avec le corps.
« Il y a davantage de sensation de peau », confie le designer en coulisses. Cette déclaration résume parfaitement sa nouvelle philosophie créative. Alors que ses créations précédentes se distinguaient par des structures imposantes, caractérisées par des épaules larges et tombantes, des pantalons amples aux hanches et resserrés aux chevilles, cette saison révèle une nouvelle conscience du corps qu’elles habillent.

Mayner enveloppe désormais les formes dans des mailles douces et suspend des tissages aériens depuis les épaules et la taille. « Je voulais créer quelque chose qui soit suspendu au corps, qui vous remplisse d’air quand vous bougez », explique-t-il. Cette approche transforme radicalement son langage vestimentaire.
Les silhouettes coconnantes du créateur, en particulier ses pièces d’extérieur, projetaient habituellement une impression d’armure protectrice, une défiance architecturale qui préservait l’individu de l’autre. Cette époque est révolue. « Nous vivons dans un monde très émotionnel, donc cette idée de protection évolue et change », précise-t-il. « Ces textiles et silhouettes plus vulnérables constituent une façon de s’opposer à cela. »

Le concept d’« anti-structure » guide cette collection. Mayner a débuté son travail avec l’objectif de « vider » ses vêtements de leur substance architecturale. Grâce à sa dextérité technique, les parkas comme les vestes tailleur semblent aspirées, réduites à de simples enveloppes. Les vêtements semblent souples et malléables sans pour autant perdre leur substance.
Le designer a intégré de petites capes dans ses vestes en couches uniques, qui se terminent à la lisière tissée des étoffes. Il creuse également ses emmanchures larges et profondes. Cette approche s’applique également aux ouvertures de jambe de ses shorts courts, leur conférant une impression de flottaison.
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Mayner a déménagé en Italie depuis sa dernière présentation sur podium. Ce nouveau projet l’a rapproché de ses ateliers de confection. Il reconnaît une certaine solitude, mais apprécie cette immersion culturelle. Cette relocalisation pourrait expliquer sa quête de légèreté, même si le contexte mondial actuel suggère un besoin universel de légèreté.

Les ourlets en forme de mouchoir constituent les pièces les plus remarquables de cette collection. Ils ondulent au gré des mouvements et incarnent la fraîcheur que Mayner découvre dans ce nouveau territoire créatif. Ces créations privilégient la sensation de l’air circulant autour du corps, remontant les manches, traversant les ouvertures, glissant sous les couches.
Les vêtements s’affaissent, tombent et se réincarnent sur le corps. Une parka à capuche s’allonge et se fronce. Un blazer en tissu extensible épouse la mousse, fermé par une épingle de sûreté qui minimise l’ampleur de la coupe tailoring formelle.
Cette collection printemps 2026 de HED MAYNER marque une transition fondamentale dans l’approche du créateur. Il abandonne la protection pour privilégier l’invitation, délaisse l’architecture pour embrasser la fluidité. Ces vêtements respirent une humanité nouvelle et offrent une alternative rafraîchissante aux structures défensives qui caractérisaient ses créations précédentes.