Ce vendredi, le Lycée Carnot a été transformé en théâtre d’une révolution sartoriale par la collection Printemps 2026 de Junya Watanabe. Le créateur japonais a abandonné ses codes habituels pour proposer une vision inédite du dandy contemporain.
Loin de ses patchworks familiers et de ses pièces utilitaires, Watanabe optait pour une approche radicalement différente. Des vestes de dîner en damas côtoyaient des motifs de papier peint du XVIIIe siècle, le tout teinté d’un esprit punk subtil mais indéniable.

L’ouverture du défilé a immédiatement planté le décor. Un piano classique en fond sonore, les premiers mannequins défilaient dans des vestes inspirées de brocades et de jacquards d’époque. L’aristocratie vénitienne rencontrait alors le workwear contemporain dans une approche qui défiait les conventions établies.
Ces pièces formelles perdaient rapidement leur caractère solennel traditionnel. Watanabe les associait à des pantalons évasés des années 70 ou des jeans décontractés, créant une esthétique visuelle saisissante. Les modèles, avec leurs coupes mulet et leurs tatouages proéminents, portaient des lunettes New Wave qui accentuaient cette esthétique rebelle.
La bande sonore évoluait progressivement. Le piano classique initial laissait place à un rythme urbain pulsant, reflétant la transformation vestimentaire manifeste. Cette progression musicale accompagnait à la perfection la déconstruction des codes vestimentaires traditionnels.

Les vestes courtes et slim dévoilaient des signes d’usure volontaire. Certaines pièces présentaient des coutures désaxées et des ceintures nouées négligemment, créant un contraste saisissant avec la précision habituelle du tailoring japonais.
Watanabe intégrait des références artistiques majeures dans sa collection. Des tricots arboraient des reproductions d’œuvres d’Edvard Munch et d’Elizabeth Peyton, tandis que d’autres présentaient des motifs plus légers : des vaches laitières ou des bassets hounds ornaient des pulls dignes d’un grand-père moderne.
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Les manteaux et vestes en jean étaient ornés de représentations de tapisseries de villes italiennes célèbres. Florence, Venise ou encore le Ponte Vecchio devenaient ainsi des motifs décoratifs sur des pièces workwear revisitées avec une sophistication inattendue.
Le créateur révélait ses talents de coloriste en abandonnant le noir pour cette saison. Le vert anis et le moutarde constituaient l’association chromatique phare du printemps 2026. L’orange vibrant et le bordeaux jacquard enrichissaient cette palette, certains modèles arborant même des cheveux teints assortis à leurs tenues.

Dans ses notes post-défilé, Watanabe expliquait sa démarche. Cette collection revisitait son travail automne 2004, centré sur des costumes taillés dans des tissus d’ameublement chinés aux puces. « Cette fois, je me suis intéressé à quelque chose d’ancien qui semble nouveau, ou quelque chose de nouveau qui naît du processus de reproduction de l’ancien », précisait-il.
Alors que l’oversized dominait la saison européenne, Junya Watanabe privilégiait des coupes plus ajustées qui retrouvaient une fraîcheur évidente. Ses jeans droits tombaient parfaitement, tandis que ses pantalons évasés low-waist évoquaient les années 1970 avec une désinvolture assumée.