Le septuple champion du monde Lewis Hamilton vit actuellement des moments difficiles depuis son arrivée chez le « Cheval Cabré » cette saison. Cette situation délicate soulève des questions quant à son adaptation au sein de la Scuderia italienne.
Le pilote britannique ne cache plus sa frustration après ses récentes performances décevantes. Lors du Grand Prix de Hongrie, il a terminé à une décevante douzième place, une première pour lui sur ce circuit où il a pourtant remporté huit victoires. Cette contre-performance l’a poussé à tenir des propos particulièrement durs envers lui-même.
Des mots qui font mal
Après les qualifications hongroises, il n’a pas mâché ses mots. « Je suis inutile », a-t-il déclaré, suggérant même que Ferrari devrait « probablement changer de pilote » après avoir vu Charles Leclerc décrocher la pole position avec la même voiture. Ces déclarations, prononcées à chaud, témoignent d’un état d’esprit préoccupant chez le vétéran de 40 ans.
Le lendemain, après la course, Hamilton n’a montré aucun signe d’apaisement. Interrogé sur ses propos de la veille, il a maintenu sa position, affirmant ressentir « la même chose » qu’en qualifications. Il a évoqué des éléments en arrière-plan qui ne vont « pas très bien », sans toutefois préciser davantage.

L’écart avec Leclerc est préoccupant
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et révèlent l’ampleur du défi que représente cette adaptation. Il accuse en effet un retard moyen de 0,327 seconde sur Leclerc lors des cinq premières courses de la saison. Cet écart s’est réduit à seulement 0,051 seconde entre Miami et Silverstone, avant de remonter à 0,101 seconde en incluant les courses de Spa et de Budapest.
À Spa, Hamilton a été éliminé dès la Q1 et a également chuté lors de la Q1, après un tête-à-queue. Il venait pourtant d’adopter une nouvelle spécification de plaquettes de frein que Leclerc utilisait depuis le Grand Prix du Canada.
En Hongrie, l’écart de onze places entre les deux Ferrari lors des qualifications a été particulièrement marqué. Pourtant, Fred Vasseur, le directeur de l’équipe, rappelle que les marges sont minces. Hamilton n’était qu’à deux dixièmes de Leclerc en Q1 et à 0,247 seconde en Q2. Il lui aurait suffi de quinze millisecondes de moins pour accéder à la Q3.
Vasseur garde confiance
Malgré ces difficultés, Fred Vasseur ne semble pas inquiet quant aux performances de son pilote. « Il est exigeant, mais je pense que c’est aussi la raison pour laquelle il est septuple champion du monde », explique le Français. Cette exigence s’applique à l’équipe, à la voiture, aux ingénieurs, aux mécaniciens, mais surtout à lui-même.
Le directeur de Ferrari considère que cette frustration fait partie du caractère de Hamilton. « Je n’ai pas besoin de le motiver », assure Vasseur. « Honnêtement, il est frustré, mais pas démotivé. C’est complètement différent. »
Toto Wolff, l’ancien patron de Hamilton chez Mercedes, apporte son éclairage sur cette situation. « C’est Lewis qui porte son cœur en bandoulière », explique l’Autrichien. « Il se remettait en question. Nous avons déjà connu cela par le passé, quand il avait le sentiment d’avoir tout donné et de ne pas avoir été à la hauteur de ses propres attentes. »
Suivez toute l’actualité d’Essential Homme sur Google Actualités, sur notre chaîne WhatsApp, ou recevoir directement dans votre boîte mail avec Feeder.
Une voiture difficile à apprivoiser
Les difficultés de Hamilton s’expliquent en partie par les caractéristiques particulières de la Ferrari 2025. Selon Leclerc, la voiture nécessite des réglages « extrêmes » pour être rapide tout en restant légale. L’équipe a dû faire des compromis sur la hauteur de caisse pendant une grande partie de la saison pour éviter une nouvelle disqualification comme en Chine.
La mise à jour des suspensions arrière, introduite à Spa, semble avoir apporté des améliorations. Elle a notamment permis à Leclerc de décrocher une pole position inattendue en Hongrie et de mener la première partie de la course. Ferrari apparaît désormais comme la deuxième équipe la plus rapide, derrière McLaren.
L’engagement reste total
Malgré ces épreuves, Hamilton garde confiance en Ferrari. « Je sais que cette équipe possède absolument tous les ingrédients nécessaires pour réussir », déclarait-il jeudi, avant le Grand Prix de Hongrie. « J’y crois vraiment. C’est pour cette raison que j’ai signé. »
Cette confiance mutuelle se reflète dans l’approche d’Hamilton depuis son arrivée. Dès ses premiers essais privés en janvier, il s’est totalement immergé dans l’univers de Ferrari, installant son camping-car sur le circuit d’essais, à proximité de l’usine de Maranello.
La pause estivale pour rebondir
La trêve estivale qui s’ouvre lui offre une opportunité précieuse de se ressourcer et d’analyser cette première partie de saison mouvementée. Le pilote britannique a hâte de profiter de cette coupure de quatre semaines avant Zandvoort.
Andrea Stella, le patron de McLaren, s’attend à une fin de saison « divertissante » grâce à la menace que représentent les Ferrari. Pour Hamilton, l’enjeu sera de retrouver les marges qu’il avait sur Leclerc avant ses contre-performances à Spa et à Budapest.
Le Grand Prix des Pays-Bas, le 31 août, constituera un test crucial pour évaluer la capacité de rebond du septuple champion du monde. Son expérience et sa détermination seront ses meilleurs atouts pour surmonter cette période délicate et retrouver le niveau qui a fait sa réputation.