La créatrice londonienne Martine Rose, connue pour son approche unique de la mode, a présenté un défilé Printemps 2025 aussi désordonné que captivant, laissant le public émerveillé par sa vision subversive de la beauté.
La piste était parsemée de prospectus Rose-imagery grossièrement guillotinés, donnant le ton de l’exposition non conventionnelle qui allait se dérouler. Les mannequins, ornés de prothèses nasales en latex et de perruques en forme d’ermite, ont parcouru un itinéraire éclairé par des torches tenues par des membres de l’équipe de Rose. Ces dispositifs grossiers, conçus pour rendre les mannequins partiellement anonymes, ont réussi à attirer l’attention du public sur les vêtements eux-mêmes.
L’un des éléments les plus frappants de la collection était l’inclusion de jupes crayon finement taillées, portées par des mannequins masculins sur des chaussettes en filet et les chaussures à bouts ciselés, luxueusement lustrées, qui sont la signature de Rose. Si le concept peut sembler choquant au premier abord, Rose a expliqué : “C’est choquant parce que ce n’est pas familier, mais ce n’est pas vraiment choquant. La jupe est de la longueur d’un bermuda. Beaucoup d’hommes en Inde portent des lungis. Un kilt n’a rien de radical. Mais celui-ci réussit à être radical d’une manière qui n’a pas vraiment de sens”. Cette initiative audacieuse illustre la capacité de Rose à susciter sournoisement la perversité tout en conservant le sens des convenances.
La collection comprend également des pantalons de tailleur à la silhouette d’aumônière, des robes et des chemises moto-boob, ainsi que des ceintures de bondage à boucles d’appât qui se transforment en menottes. Ces pièces, bien que subversives, semblaient parfaitement à l’aise dans l’ombre de la maison hantée dorée de la Fondazione Prada, prouvant que les archétypes sensuellement déformés de Rose s’adaptent parfaitement à tous les contextes.
Tout au long du défilé, le sens de la famille et de la communauté qui est au cœur du travail de Rose était évident dans les pièces imprimées avec des photos d’amis, de famille et de collègues, ainsi que dans les maillots de football parodiques signés Rose, qui rendaient hommage à l’Inter de Milan.
Alors que les mannequins défilaient sur l’air de Lamborghini de Shut Up And Dance avec Ragga Twins, il était clair que Martine Rose avait une fois de plus réussi à créer une collection qui suscitait autant de réflexion qu’elle était visuellement éblouissante. Sa collection printemps 2025 témoigne de son engagement inébranlable à explorer les limites de la beauté et à repousser les frontières de la mode.
© Photos : Martine Rose