Polymarket cherche à lever des fonds pour une valorisation située entre 12 et 15 milliards de dollars, selon Bloomberg. La plateforme de marchés prédictifs est actuellement en discussion avec plusieurs investisseurs potentiels, selon des sources proches du dossier. Cette nouvelle évaluation représenterait plus de dix fois la valorisation de la start-up de juin dernier.
L’ascension fulgurante de Polymarket témoigne de l’engouement croissant pour les marchés prédictifs. En juin dernier, le fonds de Peter Thiel, Founders Fund, menait une levée de fonds de 200 millions de dollars valorisant la jeune pousse à 1 milliard de dollars. Quatre mois plus tard, la situation a radicalement changé.
Début décembre, Intercontinental Exchange, propriétaire de la Bourse de New York, a annoncé son intention d’investir jusqu’à 2 milliards de dollars dans Polymarket. Cette opération valorisait alors la société à environ 8 milliards de dollars, hors montants levés. Cette opération a propulsé Shayne Coplan, le patron de Polymarket, au rang de plus jeune milliardaire autodidacte.
Cette explosion des valorisations touche également Kalshi, le principal concurrent américain de Polymarket. La société reçoit actuellement des offres de financement qui la valoriseraient à plus de 10 milliards de dollars. Kalshi doublerait ainsi la valorisation obtenue lors d’un tour de table annoncé il y a quelques semaines seulement.
Ces chiffres vertigineux reflètent l’intérêt considérable des investisseurs pour ce secteur émergent. Les marchés prédictifs se situent à la croisée du jeu d’argent et de la finance traditionnelle, créant un nouveau segment particulièrement attractif.
Les volumes de transactions explosent sur les deux plateformes. Polymarket et Kalshi ont enregistré conjointement un pic de plus de 2 milliards de dollars de transactions lors de la semaine se terminant le 19 octobre. Ce montant dépasse le précédent record, établi lors de l’élection présidentielle américaine de l’année dernière.
Wall Street et les géants des paris sportifs observent attentivement cette évolution. Les acteurs établis multiplient les partenariats avec les leaders des marchés prédictifs, car ils anticipent que ces nouvelles plateformes pourraient transformer leurs secteurs respectifs.
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Mercredi dernier, Shayne Coplan a annoncé que Polymarket servirait de chambre de compensation pour DraftKings. Le géant américain des paris sportifs souhaite en effet se positionner sur le marché des prédictions. Cette alliance stratégique marque un tournant pour l’industrie.
La NHL franchit également le cap. La Ligue nationale de hockey a en effet conclu des accords pluriannuels avec Kalshi et Polymarket. Elle devient ainsi la première grande ligue sportive américaine à collaborer officiellement avec des plateformes de marchés prédictifs.
Polymarket fonctionne selon un modèle original. Les utilisateurs parient en cryptomonnaie sur des événements du monde réel. Les marchés couvrent le sport, le divertissement, la politique et l’économie. Certains parieurs misent sur la date de fin du shutdown gouvernemental américain, d’autres sur la chanson la moins écoutée du dernier album de Taylor Swift.
L’intérêt institutionnel pour les marchés prédictifs s’intensifie depuis l’élection présidentielle américaine. Les investisseurs y voient une nouvelle classe d’actifs potentiellement lucrative.
Polymarket se prépare à revenir sur le marché américain. La plateforme avait restreint l’accès aux utilisateurs américains il y a plus de trois ans. L’investissement d’Intercontinental Exchange vise notamment à faciliter cette réintégration.
L’environnement réglementaire reste toutefois incertain. La Commodity Futures Trading Commission a autorisé Kalshi à ouvrir de nouveaux marchés. Cependant, les régulateurs des jeux des États fédérés, traditionnellement responsables des paris sportifs, contestent ces autorisations devant les tribunaux.
Des zones d’ombre juridiques subsistent. Les questions de manipulation de marché et de délit d’initié restent sans réponse claire. Les autorités doivent encore définir le cadre légal applicable à ces nouvelles plateformes.
La valorisation demandée par Polymarket pourrait sembler excessive à certains observateurs. Pourtant, la croissance des volumes et l’intérêt des acteurs majeurs justifient cet optimisme. Les investisseurs parient sur le potentiel de disruption de ces marchés émergents.
Le modèle économique de Polymarket repose sur les frais de transaction. Plus les volumes augmentent, plus les revenus progressent. La plateforme bénéficie également de l’effet réseau : plus il y a d’utilisateurs, plus il y a de liquidité, ce qui rend les marchés plus attractifs.
La concurrence entre Polymarket et Kalshi stimule l’innovation. Les deux plateformes développent de nouvelles fonctionnalités pour séduire les utilisateurs et les partenaires institutionnels. Cette émulation profite au développement du secteur.
Les prochains mois seront déterminants pour Polymarket. La société doit finaliser sa levée de fonds, clarifier sa situation réglementaire aux États-Unis et consolider ses partenariats stratégiques. La réussite de ces trois objectifs conditionnera la pérennité de sa valorisation actuelle.



