Oubliez les silhouettes encombrantes de Bibendum – le blouson bouffant, ce pilier omniprésent de l’automne-hiver, subit une métamorphose élégante. Lors de la Semaine de la mode de Paris, RAINS, les pionniers danois du vêtement de pluie, ont dévoilé une collection Automne 2024 qui défie la rondeur inhérente à la veste bouffante, la transformant en une toile d’expression avant-gardiste et en une armure urbaine étonnamment portable.
Le cadre lui-même laissait présager une transformation : un grand magasin parisien colossal, vidé de sa substance, dont l’immense vide résonnait comme une promesse de réinvention. Des imprimantes 3D vrombissaient à l’intérieur, ne produisant pas de bibelots en plastique, mais des images capturées en direct de mannequins drapés dans les derniers pulls de RAINS. Chaque modèle passait devant l’exposition, sa forme était numérisée, puis traduite en une figurine en biomatériau – un méta-commentaire sur l’interaction entre l’homme et la machine, l’individualité et la production de masse.
C’était la première fois que la nouvelle designer en chef de RAINS, Johanne Dindler, vétéran des collaborations avec Moncler Genius et adidas, faisait ses débuts. Travaillant aux côtés de Tanne Vinter, responsable du design, Johanne Dindler s’est attaquée à l’éternelle énigme du pull : “Comment être un individu dans une esthétique uniforme ?”.
La réponse se trouve dans le tailoring. En drapant avec une précision chirurgicale cette matière lourde et impitoyable, Dindler a sculpté des vestes qui conservent leur chaleur tout en se débarrassant de l’encombrement de Bibendum. Les manteaux argentés élégants brillent sous des capuches supplémentaires, tandis que les pulls café crème, dont certains sont ornés de finitions semblables à des cisailles, dégagent un air douillet et sophistiqué. Quelques modèles noirs à grandes cols offrent une polyvalence trans-saisonnière, prouvant que les manteaux bouffants ne doivent pas être relégués aux jours les plus froids.
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Chaque pièce, du numéro blanc en forme de sablier à la houppette nébuleuse-camo, était ancrée dans le monde réel. RAINS, depuis longtemps réputé pour ses prouesses en matière d’imperméabilité, ne sacrifiait pas la fonction à la forme. Ce sont des pantalons bouffants, certes, mais des pantalons bouffants dans lesquels on peut s’imaginer braver les rues de la ville, et pas seulement poser sur un piédestal de la haute couture.
Comme l’a expliqué Dindler après le défilé, “nous devons être capables de façonner les choses d’une belle manière, en étant un blouson bouffant tout en lui donnant une forme”. Et c’est ce qu’ils ont fait. RAINS s’est imposé dans le paysage des blousons bouffants, non pas avec des clones gonflés de Michelin, mais avec des silhouettes élégantes et sculptées qui sont aussi individuelles que protectrices. Personne ne sait ce qu’ils feront ensuite, mais une chose est sûre : RAINS a réécrit l’histoire des blousons bouffants, prouvant que la chaleur et le style peuvent coexister, même au cœur de l’automne.
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© RAINS
