Simone Rocha Automne 2024, où la mort rencontre le désir dans un sillage de mode

Par Duc Tran 3 Minutes de lecture

La collection Automne/Hiver 2024 de la créatrice irlandaise Simone Rocha s’est déroulée comme un récit d’une beauté obsédante, tissant ensemble les thèmes du désir, de la mortalité et de l’héritage royal. Ce dernier chapitre de sa série en trois parties, judicieusement intitulé “The Wake”, s’éloigne des chuchotements romantiques de “The Dress Rehearsal” et de l’air de fête de “The Procession” de Gaultier, pour aboutir à un départ puissant et provocateur.

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Organisée dans les murs sacrés de l’église St. Bartholomew de Londres, datant du XIIe siècle, la collection a dégagé un glamour gothique. Inspiré par la tenue de deuil emblématique de la reine Victoria et l’esprit flamboyant de Jean Paul Gaultier, Rocha a créé 50 looks qui dansaient entre séduction et noirceur.

Simone Rocha Automne 2024, où la mort rencontre le désir dans un sillage de mode

La corseterie, motif récurrent, a servi à la fois de protection et de provocation. Des structures délicates embrassent les formes masculines dans des parkas et des barboteuses, tandis que des vestes transparentes placent les seins sur des plates-formes métalliques jumelles. Cette exploration des corps parés s’est étendue aux ornements de hanches en fausse fourrure et aux robes trapèze translucides, créant une tension captivante entre vulnérabilité et embellissement.

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Les hommes n’ont pas été épargnés par la touche théâtrale. Des patchs en fausse fourrure ou en perles de verre s’étirent sur les épaules, ajoutant une touche de fantaisie et de danger. Les polos et les tricots fins se désagrègent en tulle ou sont corsetés, parfois ornés de fleurs métalliques. Des oxfords robustes et des Crocs embellis complètent le tableau, brouillant les frontières entre le formel et l’irrévérencieux.

La primauté tordue régnait en maître. Les robes en velours doré écrasé, le brocart rose pâle et le taffetas chocolat orné d’un nœud dégageaient une ambiance “prim-iscuous”. Les tissus semblaient désarticulés, faisant allusion à un passé caché, tandis que les sacs en forme de Church Grim, un canidé spectral, servaient de compagnons troublants mais irrésistibles.

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La vision de Simone Rocha, comme toujours, était profondément personnelle. “C’était vraiment sauvage”, a-t-elle expliqué, faisant référence à ses recherches sur les vêtements de deuil et aux archives de Gaultier.”Il y a la perversité d’être paré et enveloppé dans ces corsets d’organza : c’est vraiment stimulant”. Ce jeu sur le désir et la mort, sur l’obscurité et la lumière, a donné naissance à une collection à la fois inoubliable et indéniablement Rocha.

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© Simone Rocha

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