La collection printemps 2026 de Niccolò Pasqualetti vient de faire sensation à Florence lors du Pitti Uomo 108. Le jeune créateur toscan, déjà finaliste du prix LVMH 2024, a choisi la terrasse de l’auditorium du Teatro del Maggio Fiorentino pour dévoiler sa première incursion officielle dans l’univers masculin. Une présentation qui confirme son statut de voix prometteuse de la scène de la mode internationale.

Jeudi 19 juin, sous un soleil de plomb, les mannequins ont évolué tel des mirages dans un espace magnétique quasi futuriste. Pasqualetti a transformé cette architecture de pierre et de métal en véritable parcours initiatique, où chaque silhouette interrogeait nos certitudes vestimentaires. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : questionner, déconstruire, réinventer.
Le créateur, qui défile habituellement lors de la Fashion Week parisienne, a saisi cette opportunité florentine pour élargir son vocabulaire stylistique. Trente-trois looks ont défini sa vision d’une garde-robe masculine affranchie des diktats traditionnels.
Pasqualetti excelle dans l’art de la réinterprétation subtile. Ses blazers se métamorphosent en capes aux manches kimono asymétriques, tandis que ses pantalons de tailleur accueillent des sur-jupes détachables qui s’épanouissent dans le dos. Cette géométrie variable transforme chaque pièce en un territoire d’expérimentation permanent.

Les références workwear occupent une place centrale, répondant aux tendances actuelles du salon florentin. Pantalons de fatigue en denim brossé ciré, sans manches en gabardine utilitaire dévoilant des tops en maille ornés de cristaux : autant de détournements qui enrichissent la démarche créative.
Le travail sur les étoffes révèle une sophistication technique remarquable. Le denim brut conserve sa structure tandis que la broderie adoucit sa surface, en référence au Sashiko japonais. La soie et le lin côtoient des cotons texturés rappelant des pigments séchés. Le daim découpé au laser imite le camouflage sans tomber dans la copie littérale.
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Cette recherche matérielle s’accompagne d’une approche novatrice des proportions. Les shorts s’ouvrent en larges panneaux évoquant des jupes, les drapés transforment les capes selon le mouvement et les chemises tombent de l’épaule ou se tordent à la taille : chaque construction interroge les limites traditionnelles du vêtement.
Pasqualetti considère la bijouterie comme un élément structurel plutôt que décoratif. Formes modulaires répétées, éléments liés formant un système continu : ces accessoires fonctionnent comme le tissu lui-même, déplaçant l’attention de la surface vers la forme.
Les touches maillot de bain, comme les bikinis sur modèles masculins, qui apparaissent sous les manteaux robustes et les combinaisons, révèlent une vulnérabilité rafraîchissante sans jamais altérer la charge masculine des silhouettes. Cette ambiguïté assumée caractérise l’approche du créateur, qui refuse d’assigner ses créations à un genre ou à une période de la journée en particulier.
Cette présentation florentine marque un nouveau départ dans le parcours de Pasqualetti. Invité spécial du Pitti Uomo, il rejoint une lignée de créateurs qui ont su bousculer les conventions tout en respectant l’excellence artisanale italienne.