La collection Automne 2024 de Peter Do, intitulée “Áo Dài”, a marqué un tournant par rapport au thème de la protection de sa récente collection Helmut Lang. Présentée dans une galerie parisienne sur fond de piano, la collection rend un hommage très personnel à la grand-mère de Peter Do, décédée des suites du COVID-19.
S’inspirant du vêtement national vietnamien, le áo dài, Peter Do a trouvé une nouvelle expression à son approche multicouche caractéristique. Des robes assorties sur des pantalons, dont certains en velours noir ou ivoire dévoré avec des motifs au pinceau, constituaient le cœur de la collection. Cette esthétique fluide s’est étendue aux chemises portées avec des jupes nouées sur des pantalons et des vestes à cravate, offrant une sensation de mouvement sans effort.
Les vestes de costume surdimensionnées, une signature de Do, présentent des manches fendues et se déclinent dans des matières classiques comme le satin de smoking noir ou des variations surprenantes comme le tissu gris entièrement tricoté. Les tenues de soirée ont vu le retour des robes noires d’inspiration rétro et des robes en tricot jacquard longues comme le sol, faisant écho au motif abstrait de la collection.
Do, qui trouve du réconfort dans la peinture pendant les périodes de stress, a expliqué : “Ces [imprimés] sont en fait réalisés numériquement sur le chemin du travail, parfois sur mon iPad.” Il a reconnu les difficultés liées à la gestion de deux labels, y compris sa récente collaboration avec Banana Republic, mais la collection témoigne d’un profond sentiment d’enracinement et de connexion personnelle.
Si Do a exprimé des sentiments mitigés à propos de son bref retour dans son pays natal, le Vietnam, il a manifestement mis l’accent sur l’aisance et le drapé, s’éloignant ainsi de son approche habituelle du tailoring. Le tailleur-pantalon noir et blanc à l’imprimé abstrait, inspiré du même tableau que le velours dévoré, illustre ce changement, adouci par une jupe enveloppante assortie.
L’engagement de Do en faveur d’une conception modulaire est resté une pierre angulaire, comme en témoignent les boutons de manche fonctionnels du tailleur “Suture” et la minirobe en twill de soie à doublure multivoie. De petites tablettes disposées dans la galerie mettent en valeur la polyvalence de ces pièces.
Dans un geste unique pour la semaine de la mode à Paris, Do a prévu d’ouvrir la galerie au public, lui offrant ainsi une expérience personnelle au-delà du format habituel des défilés. Il a souligné : “Pour l’instant, je n’essaie pas de faire de PD la prochaine marque d’un milliard de dollars. Je veux la protéger. Je veux que ce soit encore plus personnel et spécial pour moi, que je ne me sente peut-être pas financièrement, mais créativement libre”.
© Peter Do