Avec la Morgan Supersport, le constructeur britannique signe une évolution majeure pour ses roadsters en alliant héritage stylistique et innovations techniques. Ce modèle hybride, entre tradition artisanale et modernité, incarne une nouvelle ère pour la marque anglaise, sans renier son identité visuelle ancrée dans les années 1930.
Un design rétro-futuriste repensé
La silhouette conserve les codes historiques de Morgan – ailes saillantes et calandre en fer à cheval – mais adopte des proportions élargies. Les 22 cm supplémentaires en longueur et l’empattement allongé de 8 cm offrent une meilleure stabilité à haute vitesse, tandis que les feux LED intégrant les clignotants simplifient la silhouette. Le bouclier avant redessiné intègre une prise d’air fonctionnelle et un double extracteur, deux éléments absents sur la précédente Six.
Particularité notable : la Morgan Supersport propose un véritable coffre, une première depuis l’Aero 8 de 2008. Selon Morgan, ce compartiment peut accueillir deux sacs de voyage standard et les panneaux latéraux vitrés amovibles. Un détail pratique pour un roadster traditionnellement spartiate.

Technologie sous le capot
Le moteur BMW B58 TwinPower Turbo de 3,0 litres développe 340 ch, soit 35 ch de plus que dans la GR Supra japonaise. Couplé à la boîte automatique ZF 8 rapports, il propulse les 1 170 kg de la voiture de 0 à 100 km/h en 3,9 secondes. Cette performance est rendue possible par l’allègement structurel : les jantes forgées de 19 pouces permettent d’économiser 4,1 kg par roue par rapport aux modèles précédents.
La plateforme CXV en aluminium réduit le poids du châssis à 102 kg, tout en augmentant la rigidité torsionnelle de 10 %. L’option du toit rigide en carbone (19,7 kg) renforce encore cette architecture. Les suspensions retravaillées et la direction réactive (+13 %) promettent une précision inédite pour la marque.
Intérieur : entre artisanat et modernité
L’habitacle mêle matériaux nobles (cuir écossais, bois massif) et équipements contemporains. Le système audio Sennheiser et la recharge sans fil pour smartphone contrastent avec les compteurs analogiques contrôlés électroniquement. Morgan conserve les commandes physiques, refusant les écrans tactiles envahissants.
L’ergonomie gagne en confort grâce à des portières rehaussées et une assise mieux positionnée. Le volume du coffre reste secret, mais la firme précise qu’un porte-bagages articulé reste disponible en option pour les longs trajets.
Performances aérodynamiques
Les modifications de la carrosserie réduisent la traînée de 5 % et la portance de 20 %, selon les données du constructeur. Ce gain a été obtenu grâce au profil arrière redessiné et à l’intégration des feux dans des alvéoles aérodynamiques. La vitesse de pointe estimée à 267 km/h confirme ces progrès.
Le Pack Dynamic Handling (amortisseurs Nitron réglables + différentiel à glissement limité) permet d’adapter le comportement routier aux préférences du conducteur. Un compromis entre confort et sportivité, typiquement britannique.

Engagement environnemental
Morgan met en avant l’utilisation d’aluminium recyclé à 60 % et une gestion raisonnée des matériaux naturels. Une démarche écologique surprenante pour un constructeur à faible volume qui n’affecte pas le processus de fabrication manuel. Les panneaux de carrosserie en aluminium restent martelés à la main sur des moules en frêne, perpétuant ainsi un savoir-faire centenaire.
Tarification et disponibilité
Commercialisée à partir de 121 000 €, la Morgan Supersport se positionne comme une alternative artisanale aux Porsche 718 Cayman GT4 (146 000 €) ou Alpine A110 R (104 000 €). Les premiers essais routiers sont prévus chez les concessionnaires européens dès avril 2025, avec des livraisons estimées à 12-18 mois.
La Morgan Supersport réussit son pari : moderniser l’expérience de conduite sans trahir son ADN. Entre innovations techniques discrètes et respect de la tradition, ce roadster s’adresse aux puristes exigeant un caractère unique. Reste à savoir si son prix justifiera l’absence de certaines technologies embarquées face à la concurrence allemande.