Durant les fashion weeks digitaux de Milan et de Paris, quelques maisons résistantes (Etro, Jacquemus, Dolce & Gabbana) ont misé sur le défilé physique pendant qu’une grande majorité de marques préféraient le format digital.
Bien qu’elle fût présent sur le calendrier parisien, la maison Louis Vuitton ne présentait qu’une très courte vidéo de 3m45 mixant des prises de vue réelles et des animations montrant les préparations et le chargement de la collection PE21 de Virgil Abloh sur un cargo, en direction de la Chine. Une petite mise en bouche avant la grande date qui a finalement eu lieu à plusieurs milliers de kilomètres de la Ville Lumière, plus exactement à Shanghai.
Devant un public de près d’un milliers de personnes amassées sur les quais de la rivière Huangpu et diffusée en même temps en direct sur internet sur les réseaux sociaux de la marque, la collection est comme une petite pause, un parenthèse et un semblant retour à la normale dans un contexte sanitaire difficile.
Ainsi, sur les docks du Bund en bordure du fleuve qui traverse la mélagopole, étaient disposés plusieurs dizaines grands containers rouges estampillés LV sur lesquels, furent posés des personnages cartoonesques gonflables désormais familiers – Zoooom et ses amis – les mascottes de cette collection et vedettes du dessin animé bande-annonce.
Sur fond de performance de l’artiste de pop coréenne Hyukoh, suivi d’un concert de Lauryn Hill projeté sur un énorme écran placé directement à l’intérieur d’un container, la collection est coupée en deux parties avec dans un premier temps 28 silhouettes issues de la précédente collection Automne/Hiver 2020 et remasterisées (entre tenues de businessman réinventées, découpes géométriques et imprimés nuages surréalistes), puis 60 silhouettes de la collection Printemps/Été 2021.
Pour cette seconde partie qui concerne la prochaine saison, Virgil Abloh mise sur des silhouettes plus dynamiques, à la palette de couleurs pop-acidulée.
On y retrouvait alors le goût de l’Américain pour l’hybride (les hoodies à carrure aux airs de vestes de costume ou les couleurs du drapeau du Ghana où est originaire son père côtoient les monogrammes Louis Vuitton), pour le luxe décomplexé, ou pour le confort street (les pantalons de costumes coupés comme des baggys). Le tout sans perdre de vue les codes de la maison.
La collection s’est terminée avec la sortie de la star de la K-Pop Kris Wu, ex-membre du groupe de K-pop EXO, en costume blanc cassé, portant sur le dos un gigantesque personnage gonflable qui rejoint d’autres mascottes de la collection, révélant un univers d’émerveillement enfantin et onirique du designer.
© Images : Louis Vuitton