Cette collection croisière 2026 de Balmain marque un tournant dans la vision d’Olivier Rousteing. Âgé de moins de 40 ans, il occupe pourtant le poste de troisième directeur créatif non-fondateur le plus ancien du prêt-à-porter de luxe, après Véronique Nichanian chez Hermès et Ian Griffiths chez Max Mara. Cette longévité lui permet d’aborder sa dernière proposition masculine avec une approche à la fois pragmatique et visionnaire.

Olivier Rousteing l’affirme sans détour : « Un créateur doit changer : se développer à travers la réinvention. Ce n’est pas seulement une maison qui se lasse d’un créateur et cherche à changer : le créateur lui-même devrait s’ennuyer s’il ne change pas sa façon de faire et ce qu’il crée. On garde son ADN, mais on fait des albums très différents. » Cette philosophie transparaît dans chaque pièce de sa collection croisière masculine, où tradition et modernité se rencontrent.
La collection joue sur des contrastes audacieux. Rousteing oppose un tailoring extrême, tantôt angulaire et ajusté, tantôt oversized et plus doux, à des pièces sportswear en denim, cuir ou jacquard. Cette dualité reflète la capacité du créateur à transposer les codes bourgeois français et les silhouettes urbaines sur des tissus nobles de tailleur.
Les manteaux et vestes se déclinent en Prince de Galles, marine et noir, avec des épaules expressives caractéristiques de l’univers Balmain. Paradoxalement, les boutons dorés se font parfois aussi discrets que ceux d’une chemise, témoignant d’une approche plus mesurée du luxe ostentatoire.
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L’innovation se glisse dans les détails. Les chaussures formelles échappent à la banalité grâce à des semelles surélevées et des détails métalliques extrudés. Ces éléments techniques apportent une dimension contemporaine aux codes classiques de la chaussure masculine.
Les chemises et shorts à motifs labyrinthiques révèlent la créativité du directeur artistique. Bien que non photographiées lors de la présentation, ces pièces illustrent la richesse de la proposition Balmain pour les beaux jours.
Les vestes stadium hybrides en cuir et laine témoignent de la maîtrise technique des ateliers Balmain. Ces pièces incarnent à la perfection la philosophie de Rousteing : partir du passé pour construire l’avenir, tout en restant en dialogue constant avec l’œuvre originale de Pierre Balmain.
Les surchemises en bouclé apportent une nouvelle texture à la garde-robe masculine. Cette proposition textile révèle l’attention portée aux matières nobles et à leur réinterprétation contemporaine.

Conscient que les clients dépensent avec prudence, Rousteing privilégie des coupes plus amples, avec du swagger, tandis que les logos s’atténuent, à l’exception du monogramme Labyrinth et du nouveau slogan peint à la main : « Balmain is an attitude ».
Le créateur puise dans les archives de Pierre Balmain, notamment dans les années 1960, pour nourrir sa vision contemporaine. Cette démarche archivistique nourrit sa créativité sans la contraindre, permettant une réinterprétation libre des codes historiques de la maison.
« La consistance », voilà le maître-mot d’Olivier Rousteing pour cette collection. Cette approche méthodique témoigne de sa maturité artistique et de sa capacité à cerner les attentes d’une clientèle masculine exigeante.