Miuccia Prada et Raf Simons ont dévoilé leur vision pour la collection Printemps 2026 de PRADA lors d’un défilé marquant une rupture avec les codes actuels de la mode masculine. Cette présentation à la Fondazione Prada s’impose comme un manifeste pour une approche plus douce et humaine de la mode masculine.
L’espace habituel de la fondation est transformé en un terrain de jeu épuré, parsemé d’une trentaine de tapis moelleux aux formes florales. Les bruits d’oiseaux et de cloches de vaches ont remplacé la bande sonore habituelle des défilés, créant une atmosphère bucolique inattendue. Cette mise en scène volontairement dépouillée annonce l’intention des créateurs : revenir aux fondamentaux.

« Nous voulions un changement de ton », a expliqué Miuccia Prada aux journalistes présents. Cette déclaration résume parfaitement l’esprit de cette collection qui s’oppose délibérément à « l’agressivité, au pouvoir et à la méchanceté qui dirigent le monde actuellement ».
La première tenue du défilé donne immédiatement le ton : une chemise blanche à col camping, partiellement rentrée dans un short bloomer. Cette pièce allie l’innocence enfantine et l’élégance masculine. Les proportions jouent sur l’aspect gauche et vulnérable, référence directe au portrait photographique de Rineke Dijkstra montrant un adolescent ukrainien en maillot de bain trop grand.
Les shorts bloomers, équipés de poches à pression pratiques, sont régulièrement réutilisés dans la collection. Ces pièces incarnent le retour à une innocence enfantine prôné par Raf Simons, offrant une alternative rafraîchissante aux codes masculins traditionnels.
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Prada et Simons revisitent les classiques de la maison avec une approche décontractée. Les imperméables légers, les pantalons raccourcis, les survêtements rétro, les manteaux en cuir et les pulls rétrécis se succèdent dans un enchaînement fluide. Les nouvelles propositions incluent des pulls à col bateau, des blouses et des chemises militaires qui arrivent au niveau des genoux.
Les associations chromatiques surprennent : kaki et lavande, rouge et bleu ciel, céladon et rose. Ces accords de couleurs inédits apportent une fraîcheur visuelle qui tranche avec la sobriété habituelle des collections masculines milanaises.

Les chapeaux en rotin aux franges colorées coiffent les mannequins, tandis que les chaussettes noires deviennent un élément stylistique récurrent. Portées avec des mocassins de conduite bicolores et des chaussures bateau, elles créent une signature visuelle distinctive.
La maroquinerie se décline en sacs tubulaires en cuir et sacs à dos en nylon aux combinaisons bicolores s’inspirant de l’univers outdoor. Ces pièces abandonnent la palette noire habituelle pour des associations plus audacieuses.
« Cette collection n’était pas conceptuelle, elle était plus instinctive », confie Miuccia Prada. Raf Simons confirme : « Tout fonctionnait avec tout […] Tout marchait vraiment facilement ». Cette facilité créative transparaît dans la cohérence de l’ensemble malgré la diversité des pièces proposées.
La philosophie du désassemblage et de la simplification guide cette approche. Prada insiste sur le fait que « faire moins n’est pas plus facile » et que « réaliser le pantalon en coton parfait demande plus d’efforts qu’une pièce plus complexe ».