La collection Valentino automne 2025 d’Alessandro Michele réinvente la masculinité moderne à travers le prisme de la rébellion et de l’intimité, fusionnant l’élégance légendaire de la marque avec l’urgence contemporaine. Le défilé, qui se déroulait dans une salle de bains dystopique éclairée de rouge, a défié les conventions tout en s’ancrant dans une sophistication portable.

La collection masculine de Michele reposait sur le contraste. Des pantalons en tweed amples, associés à des pulls structurés à col en V et des vestes en fausse fourrure, brouillaient les frontières entre la coupe décontractée et le raffinement. L’esprit décontracté de la collection – pantalons sans ourlet, bandeaux tricotés et cagoules – faisait écho à une esthétique en constante évolution qui rejetait la perfection au profit d’une authenticité brute.
Parmi les pièces marquantes, on peut citer les hauts transparents superposés à des collants en dentelle, clin d’œil à la fluidité de l’ère Gucci de Michele, et le retour du rouge emblématique de Valentino sur les chemisiers à nœud lavallière. Ces choix soulignent son engagement en faveur d’une mode non genrée, défiant les normes rigides sans sacrifier le luxe.
Les costumes en velours noir pur offraient une précision minimaliste, tandis que les jeans amples juxtaposés à des bustiers en mousseline noués introduisaient une tension ludique entre le décontracté et l’orné. La collaboration de Michele avec Vans a ancré la collection dans la sensibilité du streetwear, mais sa vision a transcendé le simple sportswear.
Le créateur s’est inspiré de ses racines culturelles méditerranéennes, faisant référence à une époque où la nudité et l’expression de soi étaient moins taboues. Cette philosophie a imprégné le défilé, les mannequins sortant des loges dans un état de désordre délibéré – un commentaire sur l’identité publique par opposition à l’identité privée à l’ère numérique.
La collection rejette la nostalgie tout en honorant l’héritage. Les tailleurs-jupes impeccables et les vestes à épaules marquées évoquent l’héritage jet-set des années 80 de la marque, recontextualisé pour le climat anxieux et socialement chargé d’aujourd’hui. Le refus de Michele d’assainir son excentricité – incarnée par des bodys en dentelle et des accents lamés dorés – prouve que l’audace a toujours sa place dans la haute couture.
À la fin du défilé, une vérité demeure : le Valentino de Michele ne se contente pas de concevoir des vêtements. Il crée un manifeste pour les hommes qui n’ont pas peur d’embrasser la complexité, la vulnérabilité et la beauté de l’imperfection.