Dans le cœur cosmopolite de Paris, les ponts sont devenus bien plus que de simples prouesses architecturales de fonction et d’ingénierie. Ils se sont transformés en pistes d’atterrissage préférées de la mode, témoignant de l’art de la juxtaposition et de l’échange culturel. La collection Printemps/Été 2024 de KENZO, dirigée par le créateur Nigo, a pris place sur l’emblématique Passerelle Debilly, offrant un spectacle sartorial qui incarne une interaction harmonieuse entre l’Orient et l’Occident.
Nigo a saisi la résonance symbolique entre Kenzo Takada, le défunt créateur japonais qui a fondé KENZO, et la ville des lumières – Paris. Le créateur a décrit ce récit entrecroisé comme « un pont entre les cultures« , donnant à sa collection le ton d’une synergie culturelle à la fois touchante et transformatrice.
L’emblème de cette synergie a été créé à l’aide d’une police de caractères à empattement, spécialement conçue par l’artiste graphique japonais Verdy, pour donner naissance à un nouveau logo KENZO Paris. Estampillé fièrement sur les vestes de judo, les sacs fourre-tout en toile, les tee-shirts, les coupe-vent et les parkas, il témoigne avec audace de la réinvention de la marque tout en honorant ses racines.
Pourtant, il ne s’agit pas d’une simple histoire d’estampillage de logo. Sous l’égide de cette marque rafraîchie, la collection dégageait une sophistication mature et parisienne. Délaissant les thèmes BCBG, Nigo a mis l’accent sur une élégance nuancée. Ses mannequins féminins glissaient sur des talons aiguilles, armés de protège-talons pour naviguer sur les lattes de bois du pont. Et dans le plus pur style de Nigo, un petit faux pas n’était pas dissuasif mais un charmant témoignage de l’imprévisibilité de la vie et de la mode.
Sous les rayons d’un temps idyllique, la collection s’est déployée devant une foule fervente, avec des célébrités telles que Pharrell Williams pour l’occasion. L’atmosphère était animée par l’énergie de fans passionnés qui attendaient avec impatience la star de la K-pop Vernon, nouvel ambassadeur mondial de la marque.
Le talent reconnu de Nigo pour travailler le denim s’est manifesté dans les pièces qui ont fait sensation. Les manteaux, les vestes et les jupes de pom-pom girls ornés d’un motif rose complexe ont été les points forts de la collection. Les jeans cargo pour hommes et un sweat à capuche impeccablement conçu avec un imprimé de vagues anciennes, connu sous le nom de seigaiha, ont suivi, évoquant un sentiment de nostalgie et d’histoire.
Pour une marque qui s’est débattue avec sa ligne féminine – en raison des racines profondes de Nigo dans la mode masculine – la collection Printemps/Été 2024 a été une percée. Se concentrant sur des silhouettes près du corps, le créateur a introduit des tissus plus gauches et des couleurs plus douces, poussant les vêtements pour femmes de KENZO vers une direction plus féminisée.
La musique, en tant qu’expression culturelle essentielle, a également servi d’inspiration à Nigo, qui s’est inspiré du genre « city pop » né dans le Japon de la fin des années 70. Cela a ajouté une certaine bizarrerie à l’expérience, faisant écho au charme et à l’espièglerie propres à la marque.
© Photos : KENZO
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