La collection Automne 2025 de Ferragamo, dirigée par le directeur de la création Maximilian Davis, s’appuie sur une confection rigoureuse et un effet dramatique discret, canalisant l’esprit utilitaire de la regrettée chorégraphe Pina Bausch tout en ancrant les vêtements pour hommes dans des formes raffinées et faciles à porter. Présenté sur un podium jonché de pétales, le défilé a mis l’accent sur les vêtements d’extérieur structurés, les tissus tactiles et le surréalisme subtil, marquant une rupture avec le théâtre manifeste pour privilégier la précision et l’utilité.

L’accent mis par Davis sur les archétypes vestimentaires « normaux » s’est traduit par des manteaux en laine à double boutonnage coupés avec une précision militaire et des blousons en cuir adoucis par des boucles tombantes empruntées au sac Hug de la maison. Ces pièces alliaient formalité et légèreté, leurs lignes épurées n’étant interrompues que par des détails fonctionnels tels que des poches ceinture surdimensionnées ou des cols bordés de peau de mouton. Les costumes, taillés dans des tissus jersey fluides de couleur anthracite et camel, permettaient une grande liberté de mouvement sans sacrifier la précision, un clin d’œil au penchant de Bausch pour les vêtements qui permettent l’expression physique.
Les motifs floraux, une signature de Ferragamo, apparaissaient avec parcimonie, mais de manière stratégique. Des broderies en forme de pétales ornaient les brides de cheville des mocassins à talons moyens, tandis que des franges en forme de clou de girofle pendaient des couches de maille sur certains vêtements d’extérieur. La retenue s’étendait à la palette de couleurs, où le cramoisi, l’ivoire et le noir dominaient, garantissant que même les touches expérimentales semblaient ancrées.
Les accessoires mettaient l’accent sur l’aspect pratique. Le fermoir emblématique du sac Hug réapparaissait sous la forme d’une ceinture à double pochette, dont la silhouette ample contrastait avec les costumes sur mesure. Les tongs doublées de fourrure, bien qu’inattendues, faisaient allusion à l’interaction entre luxe et utilité de la collection, un thème repris dans les trenchs garnis de peau de mouton réinventés en chemises doublées de satin.
Davis a évité les références littérales au profit du penchant de Bausch pour les juxtapositions surréalistes. Un manteau en laine avait des manches qui imitaient des étoles, tandis qu’une veste en cuir avait des accessoires de sac Hug greffés dans ses poches avant. Ces détails semblaient délibérés, et non fantaisistes, et renforçaient l’engagement de Ferragamo en faveur de l’innovation dans le cadre de la mode masculine classique.