La collection Automne 2025 d’Anthony Alvarez Graff pour BLUEMARBLE fait le lien entre la chaleur de la nostalgie de l’enfance et l’excitation de l’exploration mondiale, créant des vêtements qui sont à la fois profondément personnels et universellement résonnants. S’inspirant de traditions françaises telles que le goûter – le rituel de partage d’histoires et de friandises après l’école -, Alvarez réinvente la simplicité grâce à un travail artisanal méticuleux, offrant des vêtements pour hommes qui allient confort et détails inventifs.

Le créateur a collaboré avec le chef Mory Sacko pour transformer le défilé en un instantané vibrant de souvenirs, où des tables de ferme vintage gémissent sous des tours de pâtisseries et où les invités s’enfoncent dans des canapés moelleux. Ce sens tactile se retrouve dans les vêtements : les chemises aux manches volumineuses évoquent la facilité de la vie à la campagne, tandis que les costumes en coquille ornés de broderies en dentelle font un clin d’œil au confort domestique. Les vestons ajustés présentent des épaules exagérées et des dos cintrés, leurs lignes structurées étant adoucies par des cols amovibles en peau de poney d’un turquoise ou d’un cramoisi audacieux.
Le voyage a émergé comme un courant discret, reflété dans les tuniques embellies par des patchs de destination – Marseille, Dakar, Las Vegas – rappelant les aimants de réfrigérateur collectés lors des voyages avec la mère d’Alvarez. Les fils cousus en croix ajoutent de la texture aux vêtements de travail minimalistes et les napperons de dentelle aux proportions spectaculaires deviennent des applications inattendues sur les survêtements décontractés. Les chaussures allient praticité et fantaisie, des bottes Camargue à hauteur de genou aux pantoufles UGG brodées, chaque pièce étant fondée sur l’utilité, mais rehaussée par des motifs de lierre perlé ou un matelassage incrusté de cristaux.
Le talent d’Alvarez pour superposer les époques et les idées s’est révélé dans les contrastes les plus subtils. Un manteau de voiture en denim, moleskine et nylon matelassé coexistait avec une chemise inspirée du XVIᵉ siècle, dont les poignets gonflés et les manches trop longues ont été retravaillés pour des proportions modernes. Des tricots douillets, dont un pull-over molletonné avec un jacquard représentant un arbre de vie, soulignaient l’importance accordée par la collection à la chaleur tactile. La finale – trois couvertures provençales brodées à la main – était à la fois un hommage à l’artisanat et un rappel des racines artisanales de la ligne.
Des touches personnelles ont ancré le récit. Un sweat à capuche imprimé avec la recette de beignet de l’arrière-grand-mère d’Alvarez, associé à des croquis d’enfance, a transformé des vêtements de tous les jours en objets de famille. En clôturant le défilé aux côtés de sa mère et de sa sœur, le créateur a souligné l’essence même de la collection : la mode est un vecteur d’histoires partagées, où l’ordinaire devient extraordinaire grâce à l’attention et à la connexion.