Après des mois d’attente, l’Alpine A390 sort de l’ombre. La marque dieppoise lève le voile sur son premier SUV électrique, un fastback cinq places qui bouscule les codes habituels du constructeur français. Finie la petite berlinette légère, place à un véhicule familial de 2,1 tonnes qui promet de conjuguer sportivité et polyvalence.
Philippe Krief, le patron d’Alpine, ne cache pas ses ambitions. Son équipe a travaillé sur une architecture inédite pour la marque : trois moteurs électriques répartis entre les essieux avant et arrière. Cette configuration permet d’exploiter le système Alpine Active Torque Vectoring, une technologie qui ajuste la répartition du couple entre les roues arrière droite et gauche.

Une plateforme transformée pour la performance
L’A390 repose sur la plateforme AmpR Medium du groupe Renault, déjà utilisée pour le Scenic E-Tech. Mais les ingénieurs d’Alpine ont profondément modifié cette architecture pour répondre aux exigences sportives de la marque. L’empattement, raccourci à 2,708 mètres, favorise l’agilité au détriment de l’habitabilité.
La répartition des masses atteint un équilibre proche de la perfection, avec 49 % du poids sur l’avant et 51 % sur l’arrière. Cette donnée, combinée à un centre de gravité abaissé grâce aux batteries logées dans le plancher, devrait garantir un comportement routier équilibré malgré le poids conséquent du véhicule.
Les suspensions font l’objet d’un développement spécifique avec des triangles en aluminium forgé et des butées hydrauliques. La direction bénéficie d’une démultiplication très courte pour accentuer la précision et les sensations de pilotage. Alpine promet des disques de frein de 365 mm avec des étriers à six pistons, une première pour la marque.
Deux niveaux de puissance pour séduire un large public
Alpine propose l’A390 en deux versions distinctes. La GT développe 400 chevaux et 650 Nm de couple, ce qui permet d’abattre le 0 à 100 km/h en 4,8 secondes et d’atteindre la vitesse maximale de 200 km/h. La variante GTS pousse les curseurs plus loin avec 470 chevaux et 808 Nm, permettant d’abattre le 0 à 100 km/h en 3,9 secondes pour une vitesse maximale de 220 km/h.
Ces performances s’appuient sur une batterie de 89 kWh fournie par Verkor, le spécialiste français des accumulateurs haute performance. La chimie NMC à haute teneur en nickel permet des décharges soutenues jusqu’à 1 200 ampères pour alimenter les trois moteurs électriques. L’autonomie annoncée varie entre 520 et 555 kilomètres, en fonction de la monte pneumatique choisie.
La recharge rapide atteint 190 kW, permettant de récupérer 65 % de capacité en environ 25 minutes. Ces valeurs sont honorables sans pour autant être exceptionnelles face à la concurrence premium actuelle.
Suivez toute l’actualité d’Essential Homme sur Google Actualités, sur notre chaîne WhatsApp, ou recevoir directement dans votre boîte mail avec Feeder.
L’Alpine Active Torque Vectoring au cœur du projet
Le système Alpine Active Torque Vectoring constitue l’innovation majeure de ce SUV électrique. Robert Bonetto, responsable des projets véhicules chez Alpine, explique que cette technologie génère un couple de lacet naturel en créant une différence d’effort entre les roues arrière.
Concrètement, le système ajuste en permanence la répartition du couple en fonction de l’angle du volant, de la vitesse du véhicule et des conditions d’adhérence. Il corrige les tendances sous-vireuses ou survireuses avec une réactivité de l’ordre du millième de seconde. Cette approche vise à compenser l’inertie liée au poids et aux dimensions généreuses du véhicule.
Cinq modes de conduite permettent d’adapter le comportement aux préférences du conducteur. Le nouveau mode Track permet une conduite plus engagée, avec des paramètres d’intervention modifiés pour l’ESC et le contrôle de traction.

Une fabrication française assumée !
Alpine revendique une production 100 % française pour l’A390, dont l’assemblage final se déroule à Dieppe, dans l’usine historique de la marque, totalement réorganisée pour accueillir cette nouveauté. Les moteurs électriques sont issus de l’usine Ampere de Cléon et les batteries sont assemblées à Douai à partir de cellules produites à Dunkerque.
Cette approche locale s’étend également aux équipements, avec des pneumatiques spécifiques développés par Michelin et un système audio signé Devialet. La marque française met en avant cette filière tricolore pour se démarquer de ses concurrents européens et asiatiques.
Le poste de conduite reprend les codes visuels d’Alpine avec des écrans de 12,3 et 12 pouces aux graphismes dédiés. Le système Alpine Telemetrics évolue avec de nouvelles fonctions de coaching et de défis pour accompagner la progression du conducteur. Un retour sonore artificiel baptisé Alpine Drive Sound vient compléter l’expérience avec deux ambiances au choix.
Un positionnement tarifaire premium
Le constructeur annonce une fourchette de prix comprise entre 65 000 et 76 000 euros pour l’Alpine A390, ce qui place le SUV électrique français face à des modèles premium comme le Porsche Macan électrique, le BMW iX3, et bien d’autres.
La commercialisation débutera à l’automne 2025 avec une série spéciale A390 Première réservée aux premiers acheteurs. Cette version exclusive donnera accès à des écouteurs Devialet en édition limitée.








