La manufacture genevoise Vacheron Constantin dévoile une pièce unique qui repousse les limites de la complexité horlogère. Les Cabinotiers Temporis Duo Grande Complication Openface réunit répétition minutes, chronographe à rattrapante et tourbillon dans le calibre 2757 S, un mouvement de 696 composants qui défie les conventions.
Cette réalisation exceptionnelle s’inscrit dans la pure tradition des grandes complications qui font la réputation de la Maison depuis 270 ans. Rares sont les montres-bracelets capables d’abriter simultanément ces trois fonctions emblématiques de l’horlogerie de luxe.
Un héritage horloger centenaire au service de l’innovation
Vacheron Constantin puise dans son patrimoine historique pour concevoir cette pièce d’exception. La Maison maîtrise les répétitions minutes depuis 1806, date à laquelle une montre à sonnerie est mentionnée pour la première fois dans ses registres de production. Le chronographe à rattrapante trouve son origine dans les développements du mécanisme à seconde morte, ancêtre du chronographe moderne mis au point vers la fin du XVIII^e siècle.
Le tourbillon complète cette trilogie de complications. Les archives de Vacheron Constantin mentionnent d’ailleurs cette régulation en 1901, avec une commande parisienne pour une grande complication. Cette expérience séculaire permet aujourd’hui aux horlogers de la Manufacture de relever le défi technique que représentent l’intégration et le fonctionnement harmonieux de ces trois mécanismes complexes.
Le calibre 2757 S, ou la virtuosité technique portée à son paroxysme
Christian Selmoni, Directeur du Style et du Patrimoine, explique la singularité de cette configuration : « Elle est originale car elle est très rare dans l’univers des montres de poignet, essentiellement pour des questions de volumes et de précision ». La combinaison chronographe-répétition minutes-tourbillon représente un défi de miniaturisation considérable par rapport aux configurations plus courantes associant répétition minutes et quantième perpétuel.
Malgré ses dimensions contenues (33,3 mm de diamètre pour seulement 10,4 mm d’épaisseur), le mouvement développe une architecture sophistiquée. Cette prouesse technique s’accompagne d’innovations remarquables en matière de matériaux. Certaines roues du train de rouages sont réalisées en titane ou électro-formées en nickel-phosphore, tandis que les trotteuses adoptent l’aluminium pour sa rigidité et sa légèreté.
Le silicium est également utilisé pour un levier de rattrapante et son isolateur, ce qui permet de réduire les frottements. Ces optimisations permettent d’atteindre une réserve de marche confortable de 50 heures en mode chronographe.
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Chronographe à rattrapante et précision chronométrique
La fonction chronographique bénéficie d’une construction à deux roues à colonnes distinctes, l’une pour le chronographe et l’autre pour la rattrapante. Cette architecture garantit la régularité indispensable à la précision chronométrique, avec une mesure au 1/5^e de seconde grâce au régulateur cadencé à 18 000 alternances par heure.
L’affichage s’effectue via deux trotteuses centrales sur la minuterie périphérique, complété par un compteur 30 minutes positionné à 2 heures. Le chronographe se commande par un poussoir unique à 2 heures pour les fonctions de base, tandis que celui à 4 heures pilote la rattrapante.
Répétition minutes et régulateur centripète innovant
La sonnerie intègre un dispositif de régulateur volant centripète particulièrement ingénieux. Ce mécanisme utilise deux masselottes dont la forme optimisée génère un « frein moteur » par force centripète, permettant de réguler la durée de la séquence musicale. L’énergie libérée par le barillet de répétition est ainsi lissée, et le dispositif fonctionne en silence total.
Cette innovation technique améliore considérablement la qualité sonore de la répétition, un défi particulier dans un boîtier de montre-bracelet où l’espace disponible influence directement la résonance des timbres.
Tourbillon à spiral sphérique et excellence esthétique
Logé à 6 heures, le tourbillon est équipé d’un spiral sphérique qui favorise le développement concentrique des spires, garantissant ainsi un isochronisme optimal. Sa cage s’inspire de la croix de Malte, emblème historique de la Maison, et effectue une rotation complète par minute, indiquant la petite seconde.
Le cadran en saphir d’une épaisseur de 0,5 mm révèle toute la complexité mécanique grâce aux surfaces alternativement polies et dépolies, avec des cerclages en or sur les bords. Cette configuration « openface » permet d’admirer le ballet mécanique, contrairement à la version initiale du calibre 2757 présentée en 2022.
Finitions d’exception et savoir-faire artisanal
Christian Selmoni souligne l’importance accordée aux finitions : « Cette obsession du détail sert à obtenir des états de surface qui dépassent les standards de la Haute Horlogerie ». Les terminaisons manuelles des 696 composants requièrent deux fois plus de temps que l’assemblage et l’emboîtage.
Le boîtier en or rose de 45 mm de diamètre présente des finitions alternant surfaces anglées, polies, satinées, grenées et perlées. Le contraste entre les ponts et la platine avec revêtement NAC noir et les parties mobiles métalliques révèle cet art cinétique horloger.
Le régulateur de sonnerie est orné d’une gravure particulière : les initiales J.M.V. en hommage à Jean-Marc Vacheron, et une barrette dont le berçage représente 8 heures de travail méticuleux.
Certification Poinçon de Genève et exclusivité absolue
Cette pièce unique (référence : 9750C/000R-215C) bénéficie de la certification Poinçon de Genève, label d’origine garantissant la bienfacture et la précision. Le bracelet en cuir d’alligator vert olive fait écho aux aiguilles du chronographe et de la rattrapante, tandis que la boucle déployante reprend la demi-croix de Malte polie.
